entreprise et allaitement

La Nourrice, Josse-François-Joseph Leriche, d’après Louis Boizot, 1775.

De (trop) nombreuses personnes pensent qu’il est nécessaire de sevrer pour reprendre le travail. Une des raisons : il leur parait impensable de pouvoir travailler correctement et efficacement tout en poursuivant l’allaitement.
Il semble nécessaire de devoir choisir entre sa vie de mère et sa vie de travailleuse. Entreprise et allaitement ne seraient pas compatibles.

Il n’y aucune raison à cela. Produire du lait n’a jamais empêché de se servir de ses mains ou de réfléchir, de parler, de soigner, bref d’exercer un métier. Et si l’on choisit de tirer son lait sur le lieu de travail, cela ne signifie pas que l’on transforme son bureau en laiterie

Tirer son lait sur son lieu de travail prend en moyenne 40 minutes par jour (à répartir en plusieurs pauses). La loi accorde une heure sur le temps de travail pour l’allaitement. Combien de temps de pause prennent vos collègues qui fument sur une journée de travail ? Qui le leur reproche ? Et surtout il ne viendrait à personne l’idée de leur enlever ce temps de pause de leur salaire. Alors qu’une femme qui prend ses pauses d’allaitement risque de voir son salaire amputé d’une heure par jour.

D’autre part, les femmes qui poursuivent l’allaitement ont souvent la sensation de faire le mieux pour leur enfant et sont, de ce fait, moins inquiètes lorsqu’elles reprennent le travail. Elles ont donc l’esprit plus libre pour leur travail.

On retrouve autour de cette question tout ce qui concerne la culpabilisation de la mère qui travaille : il parait admis que l’on ne peut pas être une bonne mère si l’on travaille. Laissons donc aux femmes la possibilité de faire les choix qui leur conviennent. Elles peuvent choisir de faire des enfants ou non, de travailler ou non, de les allaiter ou non, de les sevrer à la reprise du travail ou non.

Et vous, vous a-t-on accusé (explicitement ou non) de moins bien travailler parce que vous allaitiez ?

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