travail et allaitement

  • Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Lorsque j’ai repris le travail, ma fille (que nous appellerons Gussette) avait 3 mois ½. J’avais prévu de la sevrer car c’était pour moi la seule méthode envisageable. Mais le temps passant, je n’arrivais pas à me décider de tout arrêter, j’ai donc commencé à poser des questions aux professionnels de la petite enfance.

Ma sage-femme a été très évasive, la puéricultrice de la PMI m’a soutenue dans ce choix (je sais, c’est rare, mais je suis très contente des personnes que j’ai vu en PMI) et m’a conseillée de privilégier un allaitement mixte car moins fatigant, le pédiatre, lui, m’a seulement dit : « Vous n’y arriverez pas ». C’est à ce moment-là que je suis tombée sur ce blog (et que j’ai changé de médecin). Par ailleurs, j’en avais aussi parlé avec ma responsable qui m’a encouragée à tirer mon lait. J’ai donc décidé de poursuivre en exclusif.

La nounou n’avait jamais fait cette expérience mais n’y voyait pas d’objection particulière, puisque ce n’était pas plus compliqué pour elle que de faire un biberon de lait en poudre. L’expérience lui a donné raison, bien qu’elle a été perturbée par le fait que Gussette continue à prendre des petits biberons très rapprochés pendant longtemps.

Au final, Gussette a été allaitée jusqu’à ses 6-7 mois car lui donner le sein devenait trop compliqué, mais j’aurais aimé poursuivre encore longtemps.

  • Comment vous êtes-vous organisée ?

La PMI m’a fournie une ordonnance pour un double pompage, mais mon pharmacien, pas très au fait, m’a procuré un Kitett. Je l’ai très vite ramené pour l’échanger contre un Medela Lactina. Quoi qu’il en soit je n’arrivais pas à tirer mon lait et j’ai fait très peu de stock au congélateur.

De plus, ça a été plus compliqué que prévu. Dès le départ mon allaitement a été très difficile, et 3 semaines avant la reprise, ma fille avait perdu du poids et j’ai encore passé du temps à relancer ma lactation, en vain.

Le premier jour, je suis donc arrivée chez l’assistante maternelle avec ma Gussette, un tout petit biberon de lait maternel et une boîte de lait 1er âge. J’ai quand même insisté et j’ai tiré mon lait comme prévu. Au départ je l’ai fait plus souvent, dès que mon emploi du temps le permettait, puis petit à petit moins souvent, avec des résultats de plus en plus satisfaisants.

Tous les matins, j’apportais mon lait maternel (environ la moitié ou les 3/4 des besoins pour la journée) et la nounou avait une boîte de lait en poudre pour compléter. Mes petites victoires furent les jours où ma fille a été nourrie exclusivement au lait maternel. Finalement j’ai fait un demi-mixte…

Au boulot, l’organisation s’est faite d’elle-même. Je tirais mon lait à la pause de midi et vers 15h30-16h. Je travaille en médiathèque, je débauche donc assez tard, mais en dehors des heures d’ouverture, j’ai pu m’organiser avec pas mal de fluidité, en particulier la première semaine où j’ai tiré plus souvent.

Ma responsable étant « pour les bébés » (comme elle dit), elle a largement participé à la poursuite de cet allaitement. Elle a mis une pièce à ma disposition et me rappelait régulièrement l’heure de « ma pause ». L’ambiance parmi les collègues était tout à fait détendue. Ils savaient qu’à telle heure, je m’éclipsais pour tirer mon lait et que la cuisine était inaccessible. J’ai beaucoup apprécié de me sentir soutenue sur mon lieu de travail.

Je tirais dans la cuisine du personnel. C’est une pièce aveugle et le tire-lait et loin d’être glamour, mais j’en profitais pour bouquiner et me détendre, ce qui était aussi positif pour la qualité de mon travail.

Le problème s’est posé lorsque je me suis retrouvée à faire des permanences seule toute la journée. Je tirais mon lait le matin avant d’ouvrir, puis à la pause de midi, et malgré mes craintes, je n’ai pas eu trop de soucis dans l’après-midi car l’heure habituelle du tirage tombait sur une période de rush et que de ne pas y penser a contribué à éviter les douleurs.

Le soir, tétée de retrouvailles, et un dernier tirage avant de me coucher pour compléter mon stock du jour. Les jours de repos, tétées à la demande.

J’ai acheté pour les déplacements une adorable glacière au rayon bébé du supermarché, mais heureusement que mes temps de trajets étaient courts car je n’ai jamais réussi à trouver de bloc congélation en plein hiver !

  • Quelles ont été vos principales difficultés ?

Mes principales difficultés, je les ai eu à la maison. En semaine, j’avais au moins la certitude que Gussette mangeait à sa faim. Le compromis de la boîte de lait pour compléter mes ressources insuffisantes m’a beaucoup détendue. Je savais que de toutes façons, même si ma fille n’était pas allaitée à 100%, elle bénéficiait quand même des protections apportées par mon lait au maximum de ce que je pouvais lui apporter.

Par contre, j’ai eu à faire avec beaucoup de fatigue au début, non pas à cause de l’allaitement et du tirage, mais d’une organisation très chronométrée à la maison le matin et le soir qui s’est assouplie avec le temps.

  • Quels ont été vos meilleurs moments ?

Rien n’est plus beau que de regarder son bébé s’endormir au sein. Tant que Gussette a été allaitée, c’était le meilleur moyen de l’endormir !

  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

D’en parler, et de ne pas accepter un choix qui ne vous satisfait pas entièrement. Et de farfouiller sur ce blog car il est plein de ressources pour prendre une décision éclairée.

  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Oui, à coup sûr. Je le referai, et j’essaierai d’éviter les écueils que j’ai rencontrés au cours de mon allaitement pour pouvoir poursuivre plus longtemps. J’ai la chance que mon cadre de travail me permette de continuer facilement à allaiter, alors pourquoi sevrer ?

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