Modes de garde et allaitement maternelVous avez choisi de poursuivre l’allaitement après la reprise du travail et de tirer votre lait. Maintenant, comment cela va-t-il se passer avec le mode de garde ?
Tout dépend évidemment du mode de garde choisi, ou de celui que vous avez trouvé in extremis parce que la nounou vous a laché au dernier moment et que votre patron a finalement décidé qu’il avait besoin de vous une semaine plus tôt que prévu…

Séparons les modes de garde collectifs des modes de garde individuels.
En mode de garde collectif, il existe les crèches (collectives, parentales ou d’entreprise et dans une moindre mesure familiales) et les haltes garderies (quand vous n’avez pas besoin d’une garde à plein temps). D’une ville à l’autre, d’une structure à l’autre, d’une direction à l’autre, il existe de grandes disparités. A Paris, par exemple, une directive oblige les crèches municipales à accepter le lait maternel mais c’est loin d’être le cas partout et il faut parfois se battre (sans forcément obtenir gain de cause) pour pouvoir laisser son lait pour son bébé. Parfois il est accepté mais les conditions sont tellement draconiennes que c’est à décourager n’importe quelle mère normalement fatiguée à la reprise du travail. On vous demande par exemple de tirer votre lait uniquement sur place, ou de faire « décontaminer » votre lait au lactarium (lactarium qui vous fait évidemment payer très cher le traitement du lait)…
Il existe également des difficultés pour la tétée de retrouvaille, celle que vous avez terriblement envie de donner à votre bébé parce que vos seins sont tellement tendus que la seule chose à laquelle vous pensez, c’est la tétée libératrice. Si certaines crèches ne posent aucune difficulté pour que vous puissiez allaiter votre bébé dans les locaux, d’autres y sont totalement opposées.
De manière générale, il est souvent plus difficile de faire fléchir une structure plutôt qu’un individu.

Les modes de garde individuels regroupent beaucoup de situations : les assistantes maternelles, les jeunes filles au pair, les gardes à domicile (partagées ou non), les membres de la famille (mari, grand-mère le plus souvent). On trouve dans cette catégorie beaucoup de personnes qui n’ont jamais gardé un bébé allaité et en sont parfois effrayées mais aussi beaucoup de personnes ouvertes à la discussion qu’il est plus facile de convaincre. Les réticences sont parfois loin du raisonnable : la peur de manipuler un fluide humain par exemple (le lait en l’occurrence). Mais ce sont aussi les mêmes que celles des crèches en ce qui concerne la tétée de retrouvaille : certaines assistantes maternelles ne veulent pas que la mère s’installe pour donner une tétée chez elle, elles le vivent comme une intrusion dans leur espace de vie.

De manière générale, comment faire ?
Tout d’abord parler. Cela peut paraître évident mais ne l’est pas forcément lorsque l’on se retrouve face à la seule personne que l’on a trouvé pour garder son bébé et que la reprise est proche. Il est normal d’avoir peur de l’effrayer et de la perdre. Aujourd’hui, c’est encore souvent le parcours du combattant pour faire garder son enfant et l’allaitement est loin d’être le seul facteur à prendre en compte dans son choix.
Néanmoins, si vous tenez à donner votre lait à votre bébé, il faut en parler, clairement, dès la première rencontre. Expliquer concrètement comment vous envisagez les choses, comment gérer le lait maternel et engager la personne qui est face à vous à vous faire part de ses peurs et de ses réticences pour pouvoir les désamorcer.
Poser également toutes les questions qui vous viennent à l’esprit : serait-il possible de passer donner une tétée sur votre pause de midi, pourrez-vous donner une tétée de retrouvaille,… ? Expliquer également que si votre bébérefuse de manger en vous attendant, vous ne serez pas inquiète et n’en voudrez absolument pas à la personne qui garde l’enfant (ce n’est pas pire pour un bébé de ne pas manger pendant une journée que de ne pas manger pendant une nuit…si vous avez la chance d’avoir un bébé qui fait ses nuits).
Soyez également réaliste dans vos attentes, vous n’avez pas forcément besoin d’un soutien sans faille de la crèche mais au moins d’une neutralité bienveillante.

Pour les crèches justement, mettez en avant l’argument de la santé du bébé allaité qui est statistiquement moins malade alors que les bébés en crèche sont souvent malades.

Quand cela se passe bien et que tout le monde fait des efforts, pensez à remercier de l’effort fourni et de l’adaptation qui a été faite.

Et si malgré tous vos efforts, votre lait est refusé, vous avez là un choix difficile : accepter ce mode de garde parce que vous n’en avez pas d’autre ou prendre le risque de le refuser pour en trouver un autre plus conciliant…difficile question !

Et vous, comment avez-vous « négocié » avec votre mode de garde ?