• allaitement et travailQuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

J’ai choisi de poursuivre mon allaitement.
Au début de ma grossesse je n’étais pas sur d’allaiter, puis au fur et à mesure l’idée a pris forme.
Apres des débuts d ‘allaitement difficiles, à partir du moment où celui ci s’est bien passé, il m’a semblé évident que je souhaitais poursuivre l’aventure.
D’abord pour des raisons pratiques, j’ai pris l habitude pendant mon congé maternité de trimbaler mon bébé partout. L’allaitement c’était la liberté de me promener, de ne pas avoir d’horaire, de ne pas dépendre pour nourrir mon petit de la présence d’eau potable, d’un chauffe biberon… J’avais juste besoin d’un siège et d’un peu de temps.
Je ne me donne pas de durée, chaque jour est un jour de plus.

  • Comment vous êtes-vous organisée ?

Je suis médecin urgentiste, je travaille donc avec des horaires très variables : journée de 10h, nuit de 14h, garde de 14 ou 24h, en semaine et les weekend.
J’ai repris le travail aux 3 mois de mon bébé et les nuits 10 jours plus tard. Le point positif à ces horaires variables c’est que j’ai toujours dans la semaine des journées libres où je garde mon bébé.
Nous avons obtenu une place à la crèche familiale de mon hôpital, notre nounou a été formée à l’allaitement.
Une journée type : j allaite Joseph quand il se réveille,puis le papa l’emmène ainsi que le lait tiré la veille chez la nounou. Je pars travailler avec mon tire lait . Comme j’ai deux sites de travail je suis contrainte d’emporter mon matériel chaque jour.
Moi je tire mon lait vers 10h30 et 14h dans mon bureau. J ai prévenu mes collègues avec qui je partage le bureau, et j’ai à disposition des frigos pour stocker le lait recueilli.
Si je suis seulement de jour c’est tétées à la demande en rentrant à la maison.
Quand je suis de garde je tire une nouvelle fois vers 17h puis 21-22h.
Enfin je mets mon réveil à 7h pour un tirage le matin avant de rentrer à la maison.Si la nuit a été calme au travail je garde Joseph, sinon il va chez la nounou normalement.
Les jours où je ne travaille pas c’est tétées à la demande, et le petit bonhomme en profite bien.
J avais un petit stock de lait congelé que le papa a écoulé pendant mes gardes, donc Joseph reçoit également parfois du lait artificiel si il n’y a pas de lait frais.

  • Quelles ont été vos principales difficultés ?

Il faut être assez organisée pour mener à bien un allaitement en travaillant. Ce n’est pas forcément mon fort…
J’ai oublié une fois mes téterelles heureusement dans mon CHU il y a un service de néonatalogie avec une salle pour tirer le lait et du matériel.
Lorsque je travaille au Samu, je peux être en déplacement à tout moment. Je m’arrange donc pour tirer mon lait dès que j’ai un moment de calme. Il me faut donc souvent choisir entre mon repas et mon tirage. Donc, en général, je tire mon lait en grignotant un morceau.
Je peux facilement prendre 20 min pour tirer mais la phase de nettoyage est assez fastidieuse, j’utilise donc la technique du matériel au frigo.
Au bout de quelques temps, j’avais l’impression d’avoir les seins moins pleins dans la journée, il a donc fallu que je me contraigne à aller tirer mon lait malgré l’absence de sensation gênante.

  • Quels ont été vos meilleurs moments ?

Des moments drôles :
– Premier jour au travail, je vais tirer mon lait chez une collègue car mon bureau est utilisé par mon chef homme. Quelques minutes plus tard, un autre de mes collègues homme entre et me voit tirer…je pense qu’il a été le plus gêné des deux.
– Quelques jours plus tard, j’ai besoin de récupérer mon matériel dans le frigo, malheureusement la pièce où il se trouve est pleine à craquer pour une réunion…c’est donc le chef du service voisin assis près du frigo qui a fait passer mon matériel de main en main pour me le donner. et idem pour ranger mon lait au frigo 20 min plus tard. Je ne
souhaitais pas forcément revendiquer mon allaitement, mais finalement les choses se sont faites simplement.
Je travaille dans un milieu masculin et je suis assez fière de montrer qu’on peut être urgentiste et maman allaitante.

Autre fierté quand la nounou m’a dit qu ‘elle jetait la boite de lait artificiel ouverte depuis un mois alors qu’elle n’avait donné que trois biberons.

Et moment de douceur un jour où mon petit était gardé à la crèche de l’hôpital où j’ai pu aller le nourrir entre deux patients.

  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Il faut se faire confiance, s’écouter et ne pas se mettre la pression.
Les solutions on les trouve au fur et à mesure, s’il faut compléter par un biberon de lait artificiel, il faut le faire sans culpabiliser, les bébés comprennent bien ce qu’il se passe pour eux.
Et surtout ne pas chercher de méthode, la bonne méthode c ‘est la sienne propre.

  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Même choix !
Peut-être que j ‘essayerai de faire un peu plus de stock de lait.
Et probablement que pour le deuxième je poserai plus de congés avant la reprise.

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