allaitement et travailJe suis la maman de 2 enfants, dont Léo né en mars 2014, dans des conditions très difficiles, ce qui lui a occasionné un handicap moteur.

  • Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?
Après avoir combattu plusieurs mois pour que Léo apprenne à téter, en ayant utilisé DAL puis bouts de sein, il était hors de question d’arrêter d’allaiter, surtout que Léo refusait toute alimentation autre que le sein. L’allaitement est aussi cet outil miraculeux qui nous a aidé à restaurer le lien malmené par notre séparation à la naissance. Je suis aussi persuadée que le lait maternel avec ses pouvoirs magiques a aidé à réduire l’impact de ses lésions neurologiques.
  • Comment vous êtes-vous organisée ?
J’avais un tire-lait et la nounou était « formée » puisqu’elle s’est occupée de ma grande qui a été allaitée jusqu’à 2 ans et demi. J’avais l’énorme chance d’avoir un employeur très coopératif qui m’a permis de prendre des pauses rémunérées et de bénéficier d’un coin pour tirer mon lait et d’un frigo.
  • Quelles ont été vos principales difficultés ?
Si mon premier allaitement a été très simple, celui-ci a été compliqué dès le début. En plus, Léo refusait le biberon et était allergique au lait… Mon stock de lait tiré pour stimuler la lactation a fini au lactarium, 10 litres pour les prématurés. Ensuite, Léo a passé un premier hiver très difficile, et des vomissements quotidiens cumulés à un accompagnement médical peu efficace ont conduit à la mise de Léo sous nutrition artificielle. Plus que jamais, l’allaitement était indispensable afin de permettre à Léo de garder l’habitude de manger par la bouche.
  • Quels ont été vos meilleurs moments ?
Les tétées de retrouvaille le soir et surtout l’aide énorme des tétées pour affronter les séjours à l’hôpital.
  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?
Allaiter c’est dur mais magique. Quand l’enfant est handicapé, les tétées sont encore plus essentielles car elles aident l’enfant en le stimulant et le faisant progresser.
  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?
J’ai pas mal de regrets de ne pas avoir insisté pour que Léo reçoive mon colustrum en réanimation. Du coup, il n’en a pas reçu mais directement du lait mature. Il n’a malheureusement pas bénéficié de ce concentré d’anticorps. Je regretterai toute ma vie d’avoir accepté la sonde naso-gastrique et d’avoir accepté de gaver de force mon fils. Aujourd’hui, Léo est incapable de se nourrir et est en sous-poids. Il est toujours sous nutrition artificielle, ce qui implique qu’il n’a aucun plaisir à manger et qu’au quotidien nous devons l’accrocher à une pompe d’alimentation. En France, on met les enfant sous nutrition artificielle, mais rien n’est pensé pour que l’enfant réapprenne à se nourrir. Nous souhaitons plus que jamais que Léo n’ait plus besoin de sa sonde, et nous souhaitons l’emmener en Autriche suivre la méthode NoTube. Ce programme très efficace n’est malheureusement pas financé par la Sécurité Sociale, c’est pour ça que nous avons créé une cagnotte en ligne et une page Facebook .

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