Je suis enseignante, mère de 2 garçons A1 né en mai 2015 et A2 né en août 2017.

Pendant ma première grossesse, je me suis renseignée et mon compagnon et moi avons beaucoup cheminé sur l’éducation que nous souhaitions donner. Et nous avons découvert l’éducation « en conscience », la motricité libre, le maternage proximal avec le portage, l’allaitement … Bref, j’ai souhaité essayer allaiter et mon compagnon m’a soutenu.

L’allaitement s’est mis en place, j’ai lu, j’ai consulté des conseillères en allaitement et c’était parti.

Les vacances d’été sont arrivées puis la rentrée et ma reprise a pointé son nez…

Nous avons trouvé une super assistante maternelle (devenue une copine) qui a été sensible à notre désir de continuer l’allaitement. J’ai loué un tire-lait via ma maternité et fait quelques réserves (mais ce n’était pas facile, A1 n’avait pas beaucoup de temps calmes et moi pas beaucoup de temps pour tirer mon lait).

Et la rentrée est arrivée, mon fils avait 4 mois, j’ai beaucoup pleuré et je suis allée à l’école la boule au ventre (en car, avec mon cartable, ma gamelle de déjeuner et mon tire-lait).

Pendant que mon fils dormait, je tirais mon lait, au réveil. Je tirais mon lait, à l’école, dans une pièce pas très accueillante et parfois sollicitée (grrrr) avant d’aller déjeuner rapidement et de préparer mon après-midi. Après l’école, je récupérais le lait tiré le midi, le rangeais dans un sac isotherme et rentrais en car chez moi. Je tirais mon lait rapidement en arrivant chez moi et je filais chercher mon fils chez son assistante maternelle : enfin, les retrouvailles !!! (Les journées étaient longues !) A la maison, je l’allaitais en rentrant. Et puis une fois encore avant son coucher. Mon compagnon s’occupait du lavage des accessoires, du transvasement de l’excès de lait dans des sachets de congélation à alvéoles… Par choix, je travaillais à temps partiel : on avait ce rythme de dingue 3 jours et demi par semaine. Le reste de la semaine, c’était tétées à la demande. Chez son assistante maternelle, mon fils buvait le lait frais de la veille et si besoin, on utilisait les réserves.

Juste avant le début de la diversification, les stocks se sont épuisés (comme moi) et ça a été difficile (je buvais des infusions au fenouil, je rajoutais un tirage le soir avant d’aller me coucher, je stressais…) C’était important pour nous d’éviter les laits artificiels et j’avais peur qu’en réduisant le nombre de tirages, mon allaitement cesse.

On a tenu bon. Et mon fils a vite aimé manger des solides (diversification menée par l’enfant). Alors, on a complété ses biberons de lait maternel avec des yaourts et fromages…. Puis au lait de vache à un an.

Je ne me souviens plus du moment où j’ai arrêté de tirer mon lait au travail d’abord, puis le matin et le soir, mais ce fut un soulagement. Autant j’ai adoré allaiter mon fils, autant tirer mon lait a été contraignant.

A ses 18 mois (j’étais enceinte de son petit frère), il a mis naturellement fin à notre allaitement.

Pour A2, j’ai aussi souhaité allaiter (et jusqu’à son premier anniversaire) et je savais que je pouvais le faire (ça change tout !). Je me suis mise à faire du stock de lait plus rapidement – 15 jours après la naissance : cette fois, je n’avais plus le bonus des grandes vacances, mon fils est né début août et en bénéficiant d’un arrêt maladie de 2 semaines, j’ai pu reprendre le travail après les vacances de la Toussaint, à ses 3 mois.

Par chance, les assistantes maternelles de la Mam dans laquelle allaient alors nos fils étaient aussi partantes pour le lait maternel et en plus,  j’ai une voiture pour aller au travail (et ne suis plus dépendante des horaires de car !).

Mais, avec lui, les débuts au biberon ont été plus compliqués… Oh, comme j’ai pleuré (oh, oui, même avec l’expérience du premier), comme j’ai douté et stressé…

Et voici qu’en novembre 2017, je reprends le travail. Le matin, j’allaitais mon fils en même temps que je tirais mon lait sur l’autre sein (en même temps que je prenais mon petit déjeuner) (c’est sûr, on gagne en expérience et efficacité !). Le midi, à l’école, je tirais mon lait (dans ma classe, sous un tipi, près du radiateur… parfois, j’ai quand même été dérangée, grrr) avant de déjeuner et préparer mon après-midi. Après la classe, je récupérais mon lait dans un sac isotherme, je rentrais chez moi tirer mon lait rapidement et allais chercher mes 2 fils à la Mam. En rentrant, tétée pour A2 pendant la lecture d’une histoire pour A1 et puis une autre tétée le soir. Toujours à temps partiel, on avait ce rythme pendant 3 jours et demi – le reste étant tétées à la demande. Par contre, mon fils cadet a longtemps tété la nuit… (jusqu’à son premier anniversaire)

J’ai arrêté de tirer mon lait en juin (à ses 10 mois) à chaque fois je repoussais (aux prochaines vacances…)  Finalement, je n’ai pas eu de problème de quantités, j’ai encore de la réserve congelée.

A la Mam, je crois que les assistantes maternelles ont « imposé » un rythme de biberons de lait maternel (sûrement involontairement)… A2 buvait toujours 120ml à intervalles réguliers. Il grandissait bien, était bien là-bas, prenait le sein avec plaisir : alors on a laissé faire et je pense qu’il compensait quand on était ensemble.

Actuellement, il a 15 mois, est diversifié et encore allaité (matin, retrouvailles et soir quand je travaille). Comme on a du stock à utiliser, je lui prépare un petit déjeuner avec du lait maternel et de l’avoine qu’il mange à la Mam.

Bref, l’allaitement a été et est un bonheur pour moi et j’espère mes fils. Ce corps à corps, ces regards, ces caresses, ces sourires et mêmes ces rires… Par contre, je n’ai pas aimé tirer mon lait : je le faisais pour continuer de pouvoir allaiter et aussi pour éviter les laits artificiels.

Au travail, les interruptions (et même intrusions pendant les tirages) m’ont énormément énervée ! C’était déjà une contrainte pour moi, je n’avais pas envie de me justifier, de me dévoiler, ni parler boulot à ce moment-là, je voulais juste être tranquille pendant 20 minutes au milieu de ces journées de folie. Mais certaines collègues ont été bienveillantes, ont partagé leur expérience d’allaitement, de tirages…

Pour les mamans qui veulent … il faut essayer et se faire entourer des bonnes personnes. On laisse les pessimistes de côté ou ceux qui ne connaissent pas le sujet. On pense très fort à ses enfants (vives les photos et vidéos pendant les tirages !). On demande de l’aide au Papa pour la logistique, le nettoyage, la gestion du stock… Et on fait de son mieux, avec le droit de se tromper, d’être fatiguée et de demander des conseils, un arrêt de travail…

Si c’était à refaire : je l’ai refait et je le referais ! En anticipant, comme pour A2, en faisant un peu de stock dès que possible pour s’éviter du stress…

 

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