• Qallaitement travailuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Je devais reprendre le travail aux 3 mois et demi de mon fils. Pas de possibilité de congé parental, car je n’avais pas suffisamment d’ancienneté dans mon service. Or ce petit bonhomme était tellement accro au sein (nourriture, endormissement, apaisement, réconfort, etc.) que je ne voyais absolument pas comment un sevrage était possible !! De plus, il refusait catégoriquement le biberon, chose que je n’avais absolument pas envisagée !
J’ai donc fait des recherches sur internet, tout d’abord dans l’idée de lui faire accepter le biberon, et j’ai découvert qu’il était possible de concilier reprise du travail et poursuite de l’allaitement. L’assistante maternelle à qui je devais le confier n’avait jamais gardé d’enfant allaité, mais elle était pleine de bonne volonté.

  • Comment vous êtes-vous organisée ?

J’ai eu la chance de pouvoir reprendre à mi-temps, sur une amplitude horaire assez réduite (9h-17h) avec des temps de trajets très courts. Mon bureau fermait à clé et il y avait un frigo à l’infirmerie de mon lieu de travail. J’ai annoncé à ma chef que je souhaitais prendre l’heure prévue par la loi pour tirer mon lait et je n’ai eu aucune remarque. Elle seule était au courant.
Je tirais mon lait avec un tire-lait manuel sur le temps de ma pause déjeuner, je le déposais ensuite au frigo dans un sac opaque très discret, puis le ramenais chez moi dans un contenant isotherme avec un petit pain de glace. Il servait dès le lendemain. La nounou de mon fils avait en plus des réserves dans son congélateur, parce qu’elle avait très peur de renverser un jour le précieux liquide et de se trouver à court.
Le reste du temps, c’était allaitement à la demande.

  • Quelles ont été vos principales difficultés ?

Le jour de ma reprise, mon bébé hurlait en voyant un bib’, malgré nos essais avec différentes personnes, différentes tétines, différents environnements… Je ne suis donc pas partie travailler très sereine, et l’assistante maternelle non plus d’ailleurs ! Les deux premiers jours, je suis revenue allaiter mon fils sur ma pause déjeuner. Puis il a apprivoisé ce drôle d’ustensile et j’ai pu le laisser la journée complète.
Mon pire souvenir reste le jour où j’ai renversé l’intégralité de ce que je venais de tirer par terre. J’en ai pleuré.
J’ai tiré mon lait sur mon lieu de travail jusqu’à ses un an, comme prévue par la loi. De toute façon, mon bambin était suffisamment diversifié pour s’alimenter de façon solide en mon absence.
Alors qu’il avait commencé à faire des nuits complètes vers ses trois mois, les réveils nocturnes ont recommencé à ma reprise du travail. Il a fallu deux ans pour qu’il s’en remette ! J’avoue avoir eu des moments d’épuisement et de découragement. Heureusement, en aménageant rythme de vie et couchages, j’ai tenu le coup, et je suis heureuse de lui avoir laissé le temps d’être « prêt ».
J’ai eu également quelques soucis de santé qui ont mis en péril mon allaitement, notamment parce que pour beaucoup de médecins il est plus simple de demander de sevrer le bébé/bambin plutôt que de chercher un traitement compatible. Je trouve tellement dommage que si peu de professionnels de santé soient formés !
Mais la touche finale en matière de difficultés est souvent venue de mon entourage, avec des réflexions douloureuses, souvent par méconnaissance ou par maladresse. Je suis quelqu’un de discret, qui aime se fondre dans la masse, et faire ce choix un peu hors-norme d’allaiter en travaillant, et en plus d’allaiter longtemps, a parfois été difficile à assumer. D’ailleurs, à partir de ses un an, j’ai préféré allaiter uniquement dans l’intimité de notre foyer.

  • Quels ont été vos meilleurs moments ?

Pouvoir faire le choix de me laisser guider par mon fils. Avant sa naissance, je croyais que reprise du travail était synonyme de sevrage. De même je ne savais pas qu’il était possible d’allaiter un bébé qui avait des dents ! Mon fils, par sa ténacité, a su me montrer que c’était réellement important pour lui. Et de fil en aiguille, on a été jusqu’au sevrage naturel, vers ses 3 ans et demi.
Sa courbe de poids qui m’a permis de ne jamais douter, ainsi que le fait qu’il ne soit jamais malade. Je n’ai d’ailleurs jamais stérilisé mon matériel.
Le soutien du papa, qui a senti que c’était important pour notre fils et pour moi.

  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

De bien se renseigner sur les différentes options qui s’offrent. Entre sevrage complet et sevrage naturel, il y a toute une multitude de possibilités.

  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Travailler et continuer d’allaiter, c’est un vrai challenge, ça n’est pas toujours simple, et j’ai conscience d’avoir eu des conditions privilégiées.
Si c’était à refaire, je n’essaierais pas de faire prendre le bib’ à mon bébé pour anticiper la reprise du travail. Ces tentatives ont été horriblement stressantes et ont gâché la fin de mon congé mat’.
J’essaierais de trouver du soutien pour éviter les moments de doute et de solitude. J’ai découvert tardivement l’existence des consultantes en lactation et les associations d’entraide. Je crois que rencontrer d’autres mamans qui vivaient la même situation m’aurait beaucoup aidé, que ce soit pour la reprise du travail ou l’allaitement d’un bambin.
Je viendrais lire ce blog plus tôt !!!

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