Quel choix avez vous fait à la reprise du travail ?

J’ai fait le choix de continuer à allaiter, parce que j’en avais vraiment envie : les débuts de l’allaitement ont été difficiles et je ne souhaitais pas arrêter au moment où tout commençait à bien se passer, et aussi parce que je souhaitais allaiter un an mon second enfant. On a aussi diagnostiqué une allergie au produits laitiers chez mon bébé, et donc nous souhaitions continuer de lui donner mon lait.

  • Comment vous êtes-vous organisée ?

Alors il y a eu plusieurs organisations car plusieurs situations professionnelles différentes ! J’ai dû passer quelques journées sur un chantier assez loin de chez moi, quand mon fils avait deux mois et trois mois, donc cela voulait dire tirer mon lait en déplacement surtout pour m’éviter un engorgement (15 h sans tétées, à ce moment là de l’allaitement, gloups). Vive le petit tire-lait manuel, pratique, pas de conservation de lait puisque j’avais un petit stock au congélo (lait tiré lors des premières semaines car hyperlactation). Les joies du tire-lait dans les toilettes du train, de la gare (parce que sur un chantier, l’intimité on repassera).

Puis j’ai repris le travail à mi-temps en temps que salariée, et je consacrais le reste de la journée à créer ma future activité libérale. Là c’était tétée le matin (et la nuit soyons honnête), tirage vers 13h30 en arrivant dans mon bureau perso, tirage à 17h, tétée en rentrant vers 19h, et la soirée. J’étais en flux tendu : tirage la veille pour le lendemain, stressant quand même au niveau des quantités.

Là c’était un peu dur, j’avais le sentiment de ne faire que ça, je ne pouvais pas tirer de la matinée, et je n’arrivais pas à supprimer le tirage de 17h. J’ai utilisé un tire-lait de location, puis j’ai fini par m’en offrir un petit électrique double pompage trop parfait.

Je suis finalement partie de mon job, j’ai créé mon entreprise d’architecture, et là j’ai pu planifier les tirages en vue de les supprimer, pour ne garder que les tétées du soir et du matin (et des week-end et vacances). Beaucoup plus cool et sympa ! Evidemment, cela veut dire que mon fils avait des biberons de lait artificiel.

  • Quelles ont été vos principales difficultés ?

Je dirais la fatigue, et la lassitude du tirage, j’ai été plusieurs fois assez malades (sinusite, hernie discale, rage de dents) Mais mon médecin, sans être un pro de l’allaitement, a toujours su comment me soigner.

L’entourage moins proche n’était pas vraiment au courant, mais cela a été un peu dur d’entendre malgré tout des contre vérités : « s’il est allergique, c’est parce que tu ne lui as pas donné assez tôt du vrai lait ». C’est usant de devoir toujours expliquer, informer, clarifier les ouï-dire autour de l’allaitement.

Finalement je préfère me rappeler plutôt les principales aides que j’ai eu : une nounou et un papa ok pour donner des biberons de lait maternel (ce qui veut dire ne pas flipper que bébé ne veuille que sa maman, apprendre les règles de conservation, être vraiment soutenant), pouvoir m’offrir un tire-lait vraiment fait pour les déplacements, et un bébé qui soit ok avec tout ça !

J’ai aussi eu la chance d’avoir à ce moment là un projet professionnel qui m’a permis d’aménager mes horaires (en temps plein avec mon ancienne charge de travail, cela aurait été totalement impossible je crois : journées de chantier, réunions de dernières minutes, pas de bureau perso, journées à rallonge, un environnement peu breastfeeding-friendly ).

  • Quels ont été vos meilleurs moments ?

Toutes les fois où on est parti en famille à quatre, que ce soit pour une balade ou des vacances au bout du monde, avec bébé dans les bras, et hop une tétée ! Simple, efficace, rassurant.

  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

De bien s’informer sur la reprise du travail et la poursuite (ou le sevrage) de l’allaitement (par exemple grâce à ce blog et à votre livre notamment). Je crois qu’on est sûre de prendre la bonne décision quand on a toutes les clés en main pour choisir, cela permet d’être plus sereine face au sevrage ou à la continuation !

  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Oui ! Je changerai peut-être pas mal de choses (achat du tire-lait plus tôt par exemple, congé parental plus long avant la reprise à mi-temps), mais ça s’est bien passé comme ça !

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