J’avais très envie de vous livrer mon témoignage car je suis fière de mener mon projet d’allaitement comme je le souhaitais et j’espère pouvoir continuer…

Pour que vous compreniez un peu mieux mon témoignage, je voulais vous préciser que je suis gynécologue-obstétricienne dans une grande maternité (5500 accouchements) ; je travaille au moins cinq jours par semaine avec des horaires de 9 à 10 h par jour et une garde de 24 h par semaine suivie d’un repos de 24 h.

Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

J’ai repris le travail alors que mon fils avait deux mois et demi. J’avais envie de poursuivre mon allaitement maternel exclusif en me disant « on verra bien combien de temps j’y arrive » (et je me le dit encore). Je pense que le lait maternel est le meilleur des aliments pour mon bébé. Et puis je ne me voyais pas déjà le sevrer (et je ne me vois toujours pas).

Comment vous êtes-vous organisée ?

Mon bébé est à la crèche dans la journée et avec son papa en fin d’après-midi (il finit plus tôt que moi). Je tire mon lait : un sein le matin en lui donnant l’autre, sur mon lieu de travail une fois le midi et un sein le soir comme le matin. Parfois je refais un petit coup de tire-lait vers 22 h si mon bébé est couché tôt (20 h). J’avais fait une réserve de lait congelé puisque j’avais commencé à tirer mon lait un mois avant de reprendre le travail et que j’avais donc… 9 litres de lait au congel. Ça me rassurait de savoir que si ma lactation s’arrêtait d’un coup à cause du stress du travail, je pouvais faire un sevrage en douceur.

Quelles ont été vos principales difficultés ?

Les principales difficultés que je rencontre sont :

1- pouvoir tirer mon lait à heure fixe le midi

2- arriver à tirer mon lait régulièrement lors de mes gardes

3- SURTOUT relancer/maintenir ma lactation le lendemain de garde avec la fatigue

Quels ont été vos meilleurs moments ?

Les meilleurs moments sont :

1- le matin quand mon petit loulou me sourit et me regarde comme s’il avait envie de me manger « en entier » car il sait que je vais lui donner le sein.

2 – des petits moments de victoire comme après un déplacement de deux jours à 600 km de chez moi avec mon tire-lait et qu’en revenant tout marche encore ! J’ai encore du lait !

Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Faites-le si vous avez envie d’allaiter; ça vaut tout l’or du monde ! Et oui c’est possible même avec un métier à horaires non fixes avec urgences gardes et stress ! Et c’est le message que je fais passer à mes patientes.

Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Oui. Rien.

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