allaitement et travailMon allaitement a été, à ses débuts, très difficile. Je me rappelle très distinctement allaiter dans la cuisine, alors que ma petite a environ deux mois et dire à mon mari : je crois que c’est la première fois que j’apprécie réellement cet allaitement.

Pourquoi ai-je persévéré ? A vrai dire, je n’ai pas de raison. Lorsque j’étais enceinte, je ne faisais pas de l’allaitement une obsession. Je disais, bêtement, « j’allaiterai si je peux, on verra. » L’équipe de la maternité était géniale et respectueuse de mon choix sur l’allaitement. J’avais d’ailleurs un suivi un peu privilégié car une très bonne amie était auxiliaire de puériculture dans la clinique. Mais, la naissance de ma pitchounette s’est suivi d’une dispute assez profonde avec ma famille qui m’a beaucoup affectée. Je pense que cela explique les difficultés de mise en place de la lactation.
Toujours est-il que le 3ème jour, ma pepette avait perdu beaucoup de poids. Pour moi, je ne voulais pas mettre en balance la santé de mon bébé et la réussite d’un allaitement. Il y a donc bien eu par ci par là pendant deux premières semaines quelques petits compléments. Je passais plusieurs heures par jour avec le bébé au sein. Quand je lisais, «un nourrisson tête 7 fois par jour et dort 18 heures »… la mienne tétait 20 min toutes les 40 minutes et n’acceptait de dormir que le sein dans la bouche, sur moi, jour et nuit. Là, c’était dur.

Si je m’examine en conscience, j’ai continué pour 3 motifs que je veux partager :

  • La simplicité. J’ai lâché prise. Tout a commencé à aller mieux alors que j’ai arrêté de noter les heures de début, de fin, sein droit, sein gauche… Rien que de parler de cette feuille, pfff… et, j’ai envoyé balader soutien-gorge voire tee-shirt ! C’était tellement plus simple. Résonnent en moi, les mots lâchés par la sage-femme à mon départ (alors que je n’arrivais pas à faire téter à droite) : « l’allaitement, c’est pour les mamans cools ».
  • La conviction intime que ça ne serait pas plus facile avec un biberon. Et honnêtement, l’allaitement c’est LA solution de facilité. Je n’imagine pas aujourd’hui devoir me lever à 3 heures du matin pour préparer un biberon ! Ma fille est un bébé qui n’a presque pas pleuré, que je pouvais amener partout : la solution simple à tout était de la mettre au sein. C’est ce qu’elle voulait et rien d’autre. Je suis son doudou, c’est parfois contraignant mais c’est un grand honneur et au fond, c’est quand même plus logique qu’elle veuille sa maman plutôt qu’un bout de plastique ou qu’une poupée (pas faute d’avoir essayé).
    On a une image de l’allaitement comme choix de maman plutôt casanière, mais la réalité c’est qu’allaiter est le mode d’alimentation le plus rassurant et le plus pratique quand on est une maman nomade. Je pars dans la journée quand je veux, je peux la nourrir partout, sans préparatif. Je peux aller quelque part et décider de ne pas rentrer manger chez moi. Si ma pépette a des selles liquides, remède : tétée ; si elle est constipée : tétée ; si elle a de la fièvre : tétée. C’est pas magique ?
  • Mon mari est pro-allaitement. Ainsi que ma mère. Aucun des deux ne m’a poussé à continuer. Ils m’ont même dit, « arrête, si c’est pour mal le vivre ». Mais, je savais qu’ils y étaient favorables. Je savais qu’ils pensaient que c’était le mieux pour pitchounette. A ceux qui pensent que le père est mis de côté : il est vrai qu’il n’y avait que moi pour apaiser notre fille lorsqu’elle était nourrisson. A quelques mois déjà, ce n’était plus le cas. Mon mari a pris un congés parental de 5 mois. Il a pris ma relève lorsque j’ai repris le travail, tout en allaitant.

Comment s’est passé ma reprise ?

Jamais je n’aurais pensé reprendre le travail et continuer à allaiter. Pour moi, il était clair que le sevrage s’imposerait avec la reprise.

Nous sommes partis en vacances en Croatie juste avant ma reprise et pour moi, il était impensable de la sevrer à 8 mois, en pleine crise de la séparation, pendant des vacances où l’on est bien content de ne pas se traîner pack d’eau, lait artificiel et biberon… C’est votre site qui m’a montré que c’était possible.

La pédiatre m’a dit : un laitage en plus à midi et un laitage au goûter. J’avoue qu’on ne le fait pas vraiment car elle n’est pas fan (mais vu tout le fromage qu’elle s’engouffre je ne me fais pas de souci). Pas de biberon. Elle était diversifiée depuis ses 6 mois. J’ai donc continué l’allaitement à la demande quand j’étais là, et les jours de travail à minima une tétée le matin et le soir. Quand j’ai repris le travail, j’avais 7 poches de lait congelé au cas où je partirais tôt ou rentrerais tard. Je n’ai jamais tiré mon lait au travail.

Aujourd’hui, Pitchounette a plus d’un an (et quelques jours). Je l’allaite encore. Je ne sais pas quand j’arrêterai. Demain ? Dans 2 mois ? Dans 6 mois ? Plus ?

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