allaitement et travail– Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Je suis la maman de 2 enfants : un garçon de 4 ans et une fille de 20 mois. J’ai allaité exclusivement mes 2 enfants pendant leurs 6 premiers mois. Pour mon fils, l’allaitement s’est prolongé avec la diversification jusqu’à ses 13 mois. Nous sommes ensuite passés à autre chose tous les deux dans la sérénité. Je ne me souviens pas m’être dit que c’était la dernière tétée.
Pour ma fille, l’allaitement s’est également bien intégré dans la diversification. Depuis sa naissance, j’avais l’envie de prolonger l’allaitement au-delà de la première année, en partie parce que ce sera peut-être mon dernier bébé. Et, pour l’instant, mon vœu est exaucé : j’allaite toujours ma fille !

Pour mes 2 enfants, j’ai repris le travail après le congé parental allongé d’un mois. Mes 2 enfants avaient environ 3 mois chacun quand je suis retournée travailler. Je voulais fortement poursuivre l’allaitement ; c’était pour moi une compensation forte à la séparation quotidienne avec ce petit être. Ce choix me permettait de continuer à me sentir mère durant la journée de travail ; travail que je souhaitais reprendre pour des raisons financières mais également d’équilibre personnel. Allaiter tout en travaillant a constitué un bon équilibre dans ma vie de femme et de jeune maman.

Les temps de tirage de mon lait ont été des moments de recueillement sur ma nouvelle relation avec ce petit bébé qui venait d’arriver dans ma vie. Ces moments ont été d’autant plus importants pour mon deuxième enfant pour lequel je culpabilisais d’avoir moins de temps exclusif à donner que pour le premier.

– Comment vous êtes-vous organisée ?

J’ai repris à temps partiel après chaque naissance. La pause du mercredi a été importante dans la gestion des stocks de lait maternel. Travaillant dans un laboratoire de recherche, j’ai pu adapter mon emploi du temps et m’aménager 2 pauses quotidiennes. Enfin, nous avons la chance de disposer d’une petite pièce appelée « infirmerie » qui est inoccupée et que l’on peut fermer à clé.

Lors de la tétée du matin avant le départ au travail, je tirais un sein, ce qui me permettait d’avoir 80 mL environ. Une fois au travail, je tirais 2 fois mon lait dans la journée : vers 11 h ou 12 h (selon mon planning) puis entre 16 h et 17 h. Stockage dans le frigo de la salle de pause (dans des petits pots en plastique ou des sacs de congélation ; le tout mis dans une boîte en plastique opaque pour pouvoir cacher mon lait de la vue de mes collègues !). Le soir, remplissage des biberons pour le jour de garde suivant voir stockage au congélateur (dans des sacs de glaçons, ce qui permet d’ajuster des biberons avec une précision de 10 mL et, donc, de limiter le gâchis de lait lors de la décongélation).

Je tirais mon lait le mercredi pendant les tétées ainsi que le week-end.

J’avais également réalisé des stocks de lait avant la reprise du travail (ce qui m’a évité de stresser si j’avais un peu moins de lait un jour ou si je devais faire « sauter » un tirage pour cause de planning chargé).

J’ai tiré mon lait au travail jusqu’aux 11 mois de mon fils et aux 13 mois de ma fille.

– Quelles ont été vos principales difficultés ?

•  Organisation tendue lors des déplacements professionnels : tirage dans les toilettes du TGV (désinfection +++ à réaliser), dans ma voiture sur un parking (en mode camouflage), dans les toilettes du lieu de la réunion (avec confidence à un collègue pour expliquer mon absence pendant le déjeuner ; ça rapproche de certains collègues !)
•  Gestion quotidienne du lait: les premiers jours, cette gestion semble lourde (le matin, ne pas oublier le tire-lait, les pots de réserve, la glacière. Le soir, en rentrant du travail, nettoyer le tire-lait, transvaser le lait tiré dans les biberons du lendemain, …) puis l’habitude allège le rythme. Bien qu’ayant maintenant arrêté de tirer mon lait, j’ai gardé l’habitude de la pause de 10 minutes pendant ma journée de travail pour respirer ou méditer !
•  Remarques désobligeantes de la belle-famille mais soutien très fort de ma sœur et de ma mère. Je n’aurai pas tenu sans le témoignage de ma sœur et sans ses conseils. Les conseils d’une amie également sur le choix du tire-lait double-pompage Medela m’a dégagé un temps fou tout en me libérant les mains (des fois pour déjeuner en même temps que le tirage, d’autres fois pour lire ou travailler, souvent pour me reposer).
•  L’association Grandir-Nature avec une gamme étendue de tire-lait et une brassière de tirage très pratique pour avoir les mains libres (très pratique à la maison pour gérer les enfants tout en tirant son lait).
•  Les témoignages du blog A tire d’ailes qui m’ont permis de me sentir entourée d’autres mamans dans la même démarche.
•  Le soutien de mon assistance maternelle a également été très important (sans avoir d’encouragement, je n’ai eu aucune remarque négative ni frein).

– Quels ont été vos meilleurs moments ?

•  Un tirage de lait avec une collègue qui revenait tout juste de son congé maternité. Nous étions toutes les 2 dans cette petite salle avec nos tire-lait en papotant le plus naturellement du monde !
• La tétée-retrouvaille avec les enfants le soir.
•  Le plaisir de les voir en bonne santé même en plein hiver !

– Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

•  Bien s’organiser au préalable (tire-lait moderne avec double pompage, contenant et glacière pour le transport).
•  Se préparer à une phase d’adaptation pendant laquelle le doute peut s’immiscer.
•  Accepter d’avoir un peu moins de temps informel avec ses collègues (les pauses-déjeuner sont écourtées).

– Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Oui, je referais de le même choix. J’ai été heureuse de poursuivre mes 2 allaitements tout en travaillant en parallèle.

 

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