Un peu plus de six mois de bonheur, d’allaitement et de maternage en tout genre…

Au fond de moi j’ai toujours su que je souhaitais allaiter mes enfants et ce le plus longtemps possible pour plusieurs raisons (bienfaits, côté naturel, une intolérance au lait de vache de mon côté, praticité…. ). Avant même d’avoir accouché je m’étais fixé comme objectif de l’allaiter jusqu’à ses six mois au moins. J’avais donc trouvé une assistante maternelle qui accepte de donner des biberons de mon lait.

J’ai eu la chance de reprendre le travail alors qu’il avait 4 mois 1/2. L’allaitement était bien en place mais j’étais vraiment angoissée à l’idée de le laisser chez la nounou, et surtout du fait que monsieur ne voulait absolument pas prendre le biberon. J’avais commencé à faire des réserves au congélateur quand j’en avais le temps environ deux mois avant la reprise (j’avoue que j’étais un peu stressée et que je n’étais pas encore tombée sur ce blog) et à essayer mille et une tétines et fourberies pour qu’il prenne le biberon mais toujours sans succès. J’ai essayé de me détendre, de lui parler mais rien n’y faisait. La semaine avant la reprise nous avons fait la période d’adaptation chez la nounou mais mon petit bonhomme ne voulait rien manger. C’est donc angoissée que j’ai repris le travail avec mon tire-lait dans mon sac…

Côté organisation j’avais prévu un mois à l’avance de louer un tire-lait électrique double pompage (prescrit par ma pédiatre et remboursé 100% par la sécu+mutuelle). Je m’étais entrainée (ça aide et puis bien penser à vérifier la taille des téterelles hein !), j’avais presque 1.5 L au congel, il ne me restait plus qu’à trouver un local au boulot. De ce côté là je n’ai pas eu de souci car les locaux sont bien faits et il y a toujours une petite salle de réunion dispo. J’ai juste prévenu mon responsable que je prendrais mes pauses tire-lait deux fois dans la journée. Je suis ingénieur donc autant vous dire que d’une part il n’y a pas beaucoup de femmes et que d’autre part je suis la seule pour le moment à m’être lancée dans l’aventure. J’essaie de le faire à heures régulières mais en fonction de ma charge de travail cela varie. Tout ça pour dire que même avec un poste à responsabilité c’est possible. Je stocke mon lait et mon matériel dans le frigo et mes collègues sont habitués à voir mes biberons côtoyer leur tup’ pour le déjeuner ! J’avoue que cela est d’une grande aide d’avoir ce souci là en moins.

Il faut quand même être bien organisée et avoir un petit roulement de récipients. Mon compagnon m’est d’une grande aide car il soutient et participe à ce projet à 100% du coup la répartition des tâches est plus facile et heureusement car les premières semaines ont été très très sportives !

Du côté de mon petit bonhomme ça n’a pas été si simple car il a catégoriquement refusé le biberon… Ma nounou a réussi à feinter et lui a donné mon lait à la pipette !!! Ouf, il mangeait mais le coquinou mangeait juste assez pour tenir. Du coup le soir dès que nous nous retrouvions, avec grand bonheur, je l’avais au sein jusqu’à ce qu’il se couche et puis deux ou trois fois dans la nuit… Dur dur avec la reprise ! D’autant que le changement de rythme pour moi était palpable (et oui fini la sieste du début d’aprem). Je me suis retrouvée très fatiguée et j’ai bien sûr eu droit aux commentaires suivants « tu n’as plus assez de lait », « l’allaitement fatigue »… Dans ces cas là il faut tenir bon et faire fi des commentaires perfides des gens qui pensent nous aider et il faut passer du temps sur ce blog qui est une vraie mine d’or et qui donne du courage. Comme j’étais malade avec un peu de fièvre j’ai fait une petite cure de fénugrec (avec du recul plus pour me rassurer que par manque de lait) et je l’ai beaucoup porté.

Nous avons donc continué l’allaitement puis vers cinq mois nous avons décidé de commencer la diversification car il était prêt et voulait manger à la cuillère (il est gardé avec des plus grandes et ses petites dents étaient sorties). A partir de ce moment là les choses ont commencé à rentrer dans l’ordre et le rythme à s’installer.

J’ai passé le cap des six mois il y a quelques semaines et nous sommes vraiment heureux de ces moments partagés. Nous attendons la tétée de retrouvailles avec impatience et le trajet de cinq minutes entre la nounou et la maison est souvent dur à tenir…

Aujourd’hui je n’ai plus de date en tête pour un éventuel sevrage. L’allaitement nous convient à tous les trois alors pourquoi arrêter quelque chose de naturel et de bon pour nous ? Nous sommes une famille de baroudeurs sportifs alors il y a en plus l’aspect pratique. Je ne me sens pas du tout contrainte par celui-ci, au contraire c’est pour moi une grande liberté et aussi une grande satisfaction. Au travail quand je tire mon lait (trouver la motivation n’est pas toujours évident) j’ai l’impression de passer du temps pour lui à m’occuper de lui et cela fait mieux passer le fait de ne pas passer ce temps là avec lui. Quel bonheur en tout cas de voir sa tête lorsqu’il est repu et qu’il s’endort !

Je pense que si c’était à refaire ce serait sans hésiter mais je me prendrai moins la tête avant la reprise du boulot. Je nous ferai plus confiance en notre capacité d’adaptation. A toutes les mamans qui hésitent je leur conseillerai de tenter l’aventure et de voir. Il y a un cap d’un mois à passer pour que tout se rode et pour trouver le bon rythme mais après si l’allaitement vous convient à tous les deux je pense que ça vaut le coup. Il faut quand même être bien entourée et que votre compagnon soit aussi motivé car personnellement sans lui ça aurait été plus compliqué…

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