allaitement PalomaQuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Il n’était même pas envisageable de mettre un terme à l’allaitement. J’ai repris le boulot en novembre dernier, ma fille Paloma avait tout juste 4 mois. J’avais déjà du mal à m’en séparer pour retourner bosser, alors je ne voulais pas entendre parler de sevrage. D’ailleurs, j’avais fait une demande de place en crèche dans ma ville et j’ai été reçue par la directrice de l’établissement qui m’a prévenue : pas question d’accepter mon lait maternel, pour des questions de sécurité (et de chaîne de froid, paraît-il). J’ai bien tenté de lui expliquer que stocker du lait maternel dans son frigo n’était pas plus dangereux que d’y conserver des petits pots, mais elle n’a rien voulu savoir. Bref, autant vous dire que j’ai été ravie de ne pas avoir de place en crèche… Comme nous n’avons pas trouvé de mode de garde, c’est finalement mon mari qui s’est arrêté de travailler pour s’occuper de notre fille. Et comme il est lui aussi, à 200 % pro-allaitement, on peut dire que j’ai été super soutenue dans mon choix !

Comment vous êtes-vous organisée ?

Il paraît que les femmes deviennent des pros de l’organisation quand elles deviennent mères. Pas moi. En gros, toutes mes copines me conseillaient de commencer à faire des stocks de lait au moins un mois avant ma reprise, de congeler pour être tranquille, de commencer à donner à Paloma un ou deux biberons de temps en temps, histoire de l’habituer à autre chose. Je les ai écoutées, je me suis dit qu’elles avaient trop raison… et j’ai commencé à tirer mon lait la veille de mon retour au boulot. Comme j’étais bien stressée (j’abandonne ma fille, elle va me manquer…), forcément, je n’avais pas beaucoup de lait. Bref, j’ai laborieusement tiré deux petits biberons de 60 ml. La cata ! Heureusement, je travaille dans la presse et j’ai des horaires plutôt cools. Du coup, dès que mon bébé a avalé ses deux biberons, mon mari m’a prévenue et j’ai pu rentrer à la maison avant qu’elle ne redemande à manger.

Quelles ont été vos principales difficultés ?

L’organisation, vous l’aurez compris, n’est pas mon fort. Il a fallu que je m’impose une discipline de fer pour intégrer la pause « tire-lait » à mon emploi du temps. L’avantage, c’est que je dispose d’un frigo au boulot pour stocker les biberons et que j’ai la chance d’avoir un bureau perso dans lequel je peux m’enfermer en toute intimité. Les premières semaines, je profitais de ma pause déjeuner pour tirer mon lait. Mais comme je donne toujours une tétée à ma fille avant de partir vers 10h00 le matin, c’était un peu la pénurie deux heures plus tard. J’ai bien testé plusieurs méthodes pour favoriser la lactation. L’ovomaltine et les tisanes allaitement, d’abord, que j’ai trouvé parfaitement immondes et pas vraiment efficaces. Et puis on m’a parlé de la bière sans alcool. L’effet est exceptionnel. Il suffit d’en boire une au moins une heure avant de tirer son lait et c’est top.

Aujourd’hui, Paloma a 7 mois et je m’organise un peu différemment. Je lui donne toujours une tétée vers 10h, puis je tire mon lait au boulot vers 17h30. En général, j’arrive à pomper 300 à 450 ml en 15 minutes environ et grâce à un double pompage. Si j’ai rencontré des difficultés au début, c’est aussi parce que je n’avais pas choisi le bon tire-lait électrique. J’avais acheté le modèle Harmony de chez Medela, parfait pour un pompage ponctuel (genre dans la voiture, avant d’aller dîner chez des potes, pour le biberon du soir parce que je n’ai pas trop envie de sortir mon sein devant tout le monde. Je suis pudique, et oui) mais pas du tout adapté à un pompage quotidien. J’ai fini par louer le Symphony et j’ai découvert la rolls des tire-laits ! J’ai aussi acheté un bustier « mains-libres » chez MamaNana ce qui me permet de continuer à bosser (ou de surfer sur internet, j’avoue) tout en tirant. Et croyez-moi, ne pas se focaliser sur le pompage (est-ce que je vais en tirer assez, pourquoi ça ne va pas plus vite…), c’est le meilleur moyen de booster la lactation !

Quels ont été vos meilleurs moments ?

Le meilleur moment, c’est quand je rentre à la maison et que le visage de ma fille s’illumine. Je la mets direct au sein et même si elle n’a pas faim, elle est ravie. Cela permet de nous retrouver toutes les deux, de faire un câlin et je pense que j’en ai autant besoin qu’elle. Quand je ne bosse pas, pendant le weekend, les RTT et les vacances, pas question de lui donner des biberons, c’est allaitement à la demande. Mademoiselle a d’ailleurs bien compris que c’était open bar pour elle puisqu’elle me réveille souvent la nuit. Un peu fatiguant j’avoue, mais ça permet d’entretenir la lactation et ce lien très fort entre nous. J’aimerais l’allaiter au moins deux ans et je pense que c’est bien parti.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

J’encourage évidemment les mamans à faire pareil mais j’ai toutefois conscience d’être une privilégiée : j’ai la chance d’avoir un bureau confortable où je peux tirer mon lait (quand il faut faire ça aux toilettes, c’est tout de suite plus compliqué) et mes collègues sont hyper compréhensifs (l’une de mes collégues a allaité sa fille deux ans et demi, c’est dire). Si vous décidez de poursuivre l’allaitement, je vous conseille surtout de louer un bon tire-lait électrique et d’opter pour un double pompage, car cela vous fera gagner un temps précieux.

Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Je referai le même choix pour mes autres enfants sans hésiter. J’essaierai juste de mieux m’organiser et de commencer à stocker mon lait plusieurs semaines avant mon retour au boulot. J’essaierai, hein…

Julie, 32 ans, maman de Paloma, 7 mois

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