allaitement AnttonQuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Je suis la maman d’un petit Antton, 10 mois 1/2 que j’allaite avec un immense plaisir.

Quand j’ai repris le travail (kiné libéral, associée dans un cabinet de ville), je voulais poursuivre mon allaitement, Antton avait alors 3 mois, pour plusieurs raisons : ça se passait bien, j’y prenait beaucoup de plaisir, mon mari me soutenait et j’étais entourée : la tante de mon mari est conseillère en allaitement et était très disponible pour me conseiller, répondre à mes doutes et me guider par téléphone et par mail depuis le tout début.

Comment vous êtes-vous organisée ?

Pour l’organisation, il a fallu réfléchir et nous adapter au fil des mois. Voilà comment nous nous y sommes pris :

– 15 jours avant la reprise j’ai apprivoisé le tire-lait électrique (Medela, double tirage) et commencé à faire des stocks qui ne m’ont finalement jamais servi. Au début je tirais après la tétée, assise à côté de mon fils en lui parlant. Puis ça a été en même temps que la tétée, Antton à un sein, le tire-lait à l’autre.

– de 3 à 6 mois je rentrais tous les midis chez la nounou pour allaiter et tirer le lait en même temps. On l’a expliqué aux autres enfants dont la nounou avait la responsabilité et ça s’est très bien passé pour tout le monde. Les autres enfants se sont montrés curieux, amusés et respectueux.

J’amenais le lait frais dans une glacière que je déposais le matin chez la nounou et nous récupérions le soir ce qui n’avait pas été bu.

– l’après-midi je tirais encore une fois sur les 2 seins en même temps, j’avais « bloqué » un créneau sur mon planning.

Nous avons une petite kitchenette au cabinet où je pouvais m’isoler tranquillement.

Le surplus tiré qu’Antton ne prenait pas était pour le Lactarium et l’est toujours. Une collectrice passe à la maison recueillir les biberons de lait congelé.

– à 6 mois, nous avons commencé la diversification en douceur, le petit était demandeur depuis quelques semaines déjà et nous le mettions à table avec nous depuis quasiment toujours. Malgré mes craintes devant l’inconnu, le petit était ravi et a toujours mangé avec appétit.

Mon mari est enseignant et c’est tombé au moment des vacances d’été. Je rentrais donc le midi pour continuer allaitement / tire-lait.

En septembre le petit n’a plus voulu de mon lait en biberon, mais uniquement au sein.

Quand je travaille il tète matin et 1-2 fois le soir, le lendemain je tire le midi les deux seins pendant qu’il est chez la nounou.

Quand je ne travaille pas : week-end et mercredi, il tète de 4 à 7 fois et je ne tire pas.

Quelles ont été vos principales difficultés ?

Voici les principales difficultés que j’ai rencontrées :

– à la maternité, Antton ne prenait pas bien le sein, j’ai donc été très entourée par l’équipe pendant 48h, jusqu’à la montée de lait et même après. Nous avons heureusement trouvé la position à califourchon qui a résolu tous les petis soucis de prise du sein.

– au tout début j’ai dû affronter mes peurs : est-ce qu’il prend bien? est-il rassasié? il tète de façon très anarchique, mon lait est-il bon?

– beaucoup de fatigue car je tirais trop souvent, voulant être sûre qu’Antton ait assez. J’ai fait une pause de 3 semaines pour le Lactarium et en tirant moins souvent (au moment où Antton n’a plus voulu de mon lait en biberon), ça s’est régulé.

– expliquer à l’entourage d’amis ou plutôt me justifier d’allaiter en travaillant.

– beaucoup de communication avec mon mari qui ne pouvait donc pas pendant ses vacances partir 2-3 jours avec le petit alors qu’il l’aurait souhaité.

Quels ont été vos meilleurs moments ?

Les meilleurs moments sont en fait le moment où il tète. Je ressens un immense bonheur à le regarder téter. Surtout quand il glisse dans le sommeil.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Pour les mamans qui doivent se décider sur le choix du sein ou du biberon, je dirais d’écouter quel est le vrai désir de chacune, en en parlant avec le conjoint.

Allaiter n’était pas mon rêve de gamine. J’ai eu envie d’essayer et une fois ma décision prise j’ai été très motivée. Mais je ne pensais pas que ça allait à ce point me plaire. Je suis allée de découverte en découverte et allaiter a été une vraie révélation.

Quoiqu’il en soit, une bonne mère est, pour moi, une mère aimante, qu’elle donne le sein ou le biberon, l’essentiel étant d’offrir à son bébé des conditions de sérénité.

Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Si c’était à refaire, je referais 100 fois ce choix, malgré les difficultés à la mise au sein du début, malgré la douleur des deux 1ers jours car pour chaque problème rencontré nous avons, en équipe, trouvé une solution, malgré les doutes personnels et les préjugés de l’entourage ignorant.

Je n’aurais jamais connu le bonheur d’un allaitement long sans l’accord de mon bébé, l’amour et l’entière coopération de mon mari et le soutien inconditionnel et les conseils judicieux de la tante de mon mari, conseillère en allaitement.

Chaque maman qui allaite devrait avoir une référente qu’elle pourrait joindre tout au long de cette fantastique expérience.

Je ne me suis jamais dit « je vais allaiter jusqu’à telle date » car je ne voulais pas me mettre de pression et je n’ai pas voulu entendre ceux qui m’ont dit « attends-toi à avoir moins de lait quand tu vas reprendre le travail » car c’est faux. La preuve, je donne encore au Lactarium.

Je me suis dit : s’il tète jusqu’à ma reprise du travail à 3 mois ce serait bien, s’il tète jusqu’à ses 6 mois ce serait vraiment super, s’il tète jusqu’à mes vacances d’été ce serait extraordinaire. Maintenant qu’il tète toujours à 10 mois 1/2, je réponds à la question qu’on me pose si souvent : « mais jusqu’à quand comptes-tu allaiter? », « jusqu’à ce que mon bébé le désire ». Lorsqu’il ne le souhaitera plus, il me faudra alors accepter sereinement le sevrage, acceptation d’autant plus sereine que le sevrage sera naturel.

Articles en rapport :