J’ai repris le travail alors que mon garçon avait trois mois. Comme je reprenais à temps partiel et que l’allaitement se passait bien, j’ai souhaité le poursuivre. J’avais les conditions idéales pour ça : deux heures de pause le midi, un local adapté où je mangeais seule le midi, avec évier et frigo. L’organisation était alors facile : je tirais le midi mon lait, à l’aide d’un tire-lait manuel (Avent). Je tirais deux fois : en début et en fin de pause.

J’étais absente de 8 h à 20 h. Le soir, je ne tirais pas ; par contre il m’est arrivé de tirer la nuit ou le lendemain matin, pour me soulager.

J’avais auparavant fait des réserves de lait congelé, j’avais commencé une quinzaine de jours auparavant. Et autant c’était difficile de tirer mon lait en présence de mon bébé (60 ml maxi), autant une fois après avoir repris, je tirais beaucoup de lait, et facilement !

De mon côté, la reprise s’est bien passée donc. En revanche pour mon enfant, il n’en a pas été de même. Il refusait catégoriquement le biberon ! Et la pipette de médicament, la cuillère, etc

Je savais que cela pouvait arriver, que certains bébés de cet âge faisaient leurs nuits, néanmoins ça a été assez difficile pour ma maman qui le gardait. Un soir, il a accepté un biberon avec son papa, juste avant mon retour ; une fois où je travaillais le samedi, le papa m’a amené mon bébé le midi, nous avons pique-niqué à mi-chemin.

Et puis il a été hospitalisé ; c’était la quatrième hospitalisation en un peu plus de trois mois. J’ai décidé de prendre un congé parental.

Je suis retournée au travail alors qu’il avait neuf mois. J’avais changé d’emploi, mon conjoint aussi ; je travaillais à un quart d’heure de chez moi et je pouvais rentrer le midi allaiter mon fils gardé par son papa . Au départ je tirais mon lait ; j’ai cessé rapidement, trop peu de temps le midi . Nous avons fini les réserves de lait congelé, et l’alimentation solide a pris plus de place. Mon enfant était toujours allaité à volonté lors de mes jours de repos.

L’allaitement se poursuit toujours alors que mon garçon a maintenant un peu plus de deux ans et demi .

Allaiter était une évidence pour moi, quelque chose qui me tenait beaucoup cÅ“ur , et ce d’autant plus avec notre histoire, un enfant malade, une fin de grossesse stressante, un accouchement loin de mes rêves, une annonce de malformation à J3 . Pour une fois j’avais prise sur quelque chose et l’allaitement m’a aidé à me construire comme maman.

Travailler était obligatoire dans notre situation à ce moment là et j’en avais aussi besoin . C’est un grand épanouissement, une fierté dans ma vie de femme et de mère que d’avoir réussi à concilier travail et allaitement.

Si c’était à refaire, je ferais à peu de choses près la même chose. Je louerais tout de même un petit tire-lait électrique pratique (étant pharmacienne, j’étais dégoûtée par les encombrants tire-laits disponibles en pharmacie Et ce n’est pas faute de réclamer d’autres modèles !). Et j’habituerais mon enfant au biberon avant la reprise, ce n’était pas confortable de laisser un enfant qui refuse le biberon.

Allaiter et travailler c’est possible et pas si compliqué que cela pour peu que l’on sache que c’est possible et que l’on trouve les bonnes informations !

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