sevrage en douceur

Je suis régulièrement contactée, sur ce blog, sur les réseaux sociaux ou pour des consultations, par des mères qui souhaitent faire un sevrage en douceur de leur enfant, en évitant les pleurs, de manière à ce que ce soit facile pour leur enfant.
Je comprends très bien cette demande : on souhaite toujours le meilleur pour son enfant et pouvoir lui épargner les difficultés.

Mais j’ai une mauvaise nouvelle : cette demande est totalement irréaliste ! Je vous explique pourquoi.

Un enfant que l’on allaite à la demande aussi longtemps qu’il le souhaite, s’arrête tout seul de téter lorsqu’il n’en a plus besoin. Il s’arrête en général entre 2 et 5 ans. Ce sevrage que l’on appelle naturel se passe en général très bien et est facile pour l’enfant car il intervient au moment où l’enfant est totalement prêt à passer à autre chose. C’est la seule forme de sevrage facile pour un enfant.

A partir du moment où ce sont les parents qui induisent le sevrage, avant que l’enfant soit prêt, c’est forcément une étape difficile pour l’enfant, car justement il n’y est pas prêt.
Il a toujours besoin de téter et on lui demande d’arrêter : forcément c’est difficile et frustrant.
S’il s’agit d’un bébé de moins de 3 mois, on peut trouver cela facile car le plus souvent le bébé prend les biberons assez facilement. Pourtant c’est la période la plus difficile pour sevrer un enfant car c’est le moment où les tétées sont le plus importantes pour lui. Mais il n’a pas encore les moyens de vous dire qu’il n’est pas d’accord donc les parents pensent à tort que c’est facile. A cet âge là, quand on sèvre un bébé, il est primordial de remplacer les tétées par beaucoup de contacts physiques : câlins, portage, massage,…

Par la suite, plus l’enfant grandit, plus il a les moyens de vous dire qu’il n’est pas d’accord : refus du biberon, recherche du sein, pleurs, grosses colères,…
Lorsque l’on veut sevrer un enfant de 18 mois par exemple, il sait très bien dire qu’il n’est pas d’accord et pas content, que c’est difficile pour lui. Il le dit haut et fort et les parents pensent donc que c’est plus difficile pour un enfant de 18 mois que pour un bébé de 2 mois d’être sevré. C’est faux ! L’enfant de 18 mois a tout un bagage de réassurance qui lui permet de mieux gérer cette difficulté qu’un bébé de 2 mois. Par contre, il sait beaucoup mieux exprimer sa difficulté.

Tout cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas sevrer un enfant ! Il est tout à fait légitime qu’une mère souhaite, pour des raisons qui lui sont propres et ne sont pas discutables, sevrer son enfant avant qu’il ne le fasse seul.
Mais vous devrez affronter la situation en toute conscience et faire face à l’idée que ce ne sera pas facile pour votre enfant. Il va y arriver, toujours, mais c’est difficile pour lui.

Affronter la situation veut dire accepter que votre enfant pleure et vous exprime son désaccord. Accepter de lui dire : « Je comprends que ce soit difficile pour toi, tu peux pleurer si tu en as besoin, je vais t’aider et te garder dans mes bras et tu vas y arriver. »
Beaucoup de parents, à ce stade, cherchent une échappatoire : laisser l’enfant aux grands-parents pendant une semaine, mettre un produit désagréable sur les seins, demander au père de gérer les nuits,…
Mais cela n’aide pas votre enfant, je dirais même que c’est une lâcheté de la part des parents : refuser d’affronter la difficulté du sevrage pour leur enfant et laisser leur enfant y faire face seul…

Vous devez être présents pour votre enfant lors de ce moment difficile et le rassurer, l’aider.
Vous devez accepter l’idée que vous lui imposez votre décision et l’accompagner.

Plus vous resterez zen et attentif à votre enfant, mieux cette étape se vivra pour lui.

Donc gardez en tête qu’un sevrage n’est jamais facile pour votre enfant, sauf s’il vient de lui, et que vous devez affronter cette difficulté avec lui.

Et vous, comment avez-vous affronté le sevrage de votre enfant ?

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