vervaineVervaine a déjà témoigné sur le blog. Elle nous explique son deuxième allaitement.

  • Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Suite à ma première expérience (racontée ici !), je voulais absolument continuer d’allaiter à ma reprise du travail !

  • Comment vous êtes-vous organisée ?

J’ai toujours ce satané trajet entre mon domicile et mon travail : 1h30 de train matin et soir. (Une maison qui ne se vend pas, une autre achetée que l’on ne peut habiter, bref, voilà aussi pourquoi on est coincés financièrement et « obligés » de travailler !).
Mais cette fois, ayant déjà une assistante maternelle pour notre aînée, on n’allait pas compliquer les choses, et c’est donc la même « assmat » qui s’occuperait des deux. Je ne verrais donc pas ma Pitchounette le matin !

Ne pouvant pas prendre un congé parental complet pour des raisons financières, j’ai tout de même utilisé mes congés classiques, accolés à mon congé maternité, pour ne reprendre qu’aux 4 mois de ma fille. Et j’ai demandé un temps partiel à 80% qui a été accepté.

Forte de ma première expérience, j’ai loué un tire-lait en pharmacie, et ai de suite demandé un Medela double pompage (le Symphony pour ne pas le nommer). J’ai dû commencer à tirer autour de ses trois mois, par contre, je n’ai pas fait autant de réserves que je l’aurais souhaité, n’ayant pas beaucoup de courage pour tirer avec un bébé (très demandeur de câlins et de tétées) à la maison.

Notre grosse erreur par contre, a été de ne pas donner de biberon avant de déposer notre fille chez la nounou. J’en veux un peu au papa à ce sujet, car je refusais catégoriquement de donner un biberon moi-même, me disant que bébé ne le prendrait pas s’il sentait le sein tout chaud à coté ! Paresse oblige, le papa n’a jamais donné de biberon
On avait par contre plus de temps pour la période d’adaptation, mais cela a été très difficile !

Nous y avons été en douceur : d’abord une heure, puis deux, puis ½ journée Mais quand j’ai repris réellement le travail, avec des journées de garde complètes, Pitchounette refusait carrément le biberon, refusait également de dormir et pleurait beaucoup ! Au début, l’ass mat essayait de la bercer, de l’emmailloter elle semblait se calmer. Elle a essayé de donner le lait au verre, à la cuillère Pitchounette prenait quelques gorgées, mais je crois que cela a été dur pour la famille de la nounou, nounou qui n’est pas familière avec le « maternage » et il y a eu 3 semaines très difficiles. J’étais sur le point de changer de nounou quand ma fille a accepté de boire un petit peu au biberon, et pleurait de moins en moins (et dormait, un peu). Il faut dire aussi qu’à la maison, elle dormait très peu en journée et se réveillait (et se réveille encore) plusieurs fois par nuit. Bref, un bébé plus demandeur de proximité que sa sÅ“ur.

Forte des conseils prodigués sur ce site et des lectures des nombreux témoignages, je ne m’inquiétais pas plus que ça sur le fait que ma fille ne prenne pas le biberon (surtout qu’elle tétait beaucoup la nuit). Et je pouvais rassurer la nounou. Mais les pleurs et le non-sommeil étaient difficile à gérer pour la nounou.

Donc question organisation et réserve de lait, il y a eu moins de problèmes ! Pendant ces trois longues semaines, je tirais mon lait 2 fois par jour au travail. Comme Pitchounette ne buvait rien, je congelais (en pot Avent ou en sachet de congélation, une fois ou deux en sachets pour glaçons). Puis quand elle prenait le biberon, elle buvait moins que ce que je tirais, donc je mettais le surplus au congélateur.

J’ai finalement décidé d’appeler le lactarium pour savoir s’il voulait de mon lait, car cela aurait été dommage de le gâcher et j’étais contente de faire profiter d’autres bébés, de ce produit si précieux !

Le lactarium a accepté, et, après tous les tests, prise de sang, questionnaire médical, j’ai continué à tirer pour congeler du lait (et pour entretenir ma lactation).

Passé quelques mois, je tirais moins de lait, juste ce que buvais ma fille. De plus, le lactarium ne voulait pas trop de lait « trop vieux », passé 6 ou 7 mois de l’enfant, il est moins adapté aux nourrissons et prématurés. J’ai donc arrêté le lactarium et tout donné à ma fille, avec quelques réserves au congélateur, ce qui me permettait de combler les jours où je ne pouvais tirer (réunion interminable, flemme ).

Pour les aspects pratico-pratiques :

J’ai un bureau personnel, que je peux fermer à clef. Le tire-lait Medela reste branché en permanence, je l’ai mis sous le bureau, cela ne se voit pas. Quand je veux tirer, je ferme les stores et la porte à clef, je pose le tire-lait sur le bureau, je branche les téterelles, et en avant. Je prévois auparavant un document à lire sur papier ou sur écran. En cas de baisse de moral, une photo de ma Pitchounette sur le portable. Le tirage en lui-même ne dure que 10 minutes, c’est vraiment rapide avec le double pompage.

Ensuite, je transvase dans des pots Avent ou biberon du lactarium, que je mets au frigo (il y a un frigo dans la pièce d’à coté !).

Pour le trajet, j’ai acheté un petit sac isotherme (pour les piques-niques), c’est discret et personne ne sait que je mets dedans un bloc réfrigérant et mes pots de lait !

L’astuce qui m’a énormément facilité la vie : mettre les téterelles dans un sac plastique (type sachet de congélation) et les laisser au frigo entre deux tirages. Cela évite de passer 10 min à les laver dans l’évier des toilettes (avec les éventuels regard des collègues !). Avec le temps, j’ai même laissé les téterelles au frigo deux jours de suite (parfois 3 les jours de fatigue !). Surtout quand je ne tirais plus qu’une fois par jour. Cela fait gagner un temps fou, car ce n’est pas le temps de tirage qui est le plus long, je trouve, c’est le temps de préparation, de lavage, etc. Ensuite, je ramenais les téterelles sales dans le sac isotherme et les lavais chez moi. Cela évite ainsi de passer du temps au travail à les laver. [Je n’ai PAS demandé mon heure d’allaitement ]

Il y a eu des moments surréalistes, quand, un jour de réunion à Paris, j’avais emporté un petit Medela electric simple pompage. Mais impossible de trouver un bureau avec une prise !!! Et il n’y avait pas de prise dans les toilettes ! J’avais les seins tendus à bloc, et regardais régulièrement si je n’avais pas des taches sur la poitrine ! Une fois dans le TGV, je me suis enfermée dans les toilettes pour tirer un peu et masser mes seins douloureux (en jetant le lait, parce que bonjour l’hygiène ). Quel soulagement au retour lorsque ma fille a tété !

Lors d’une autre réunion, j’ai demandé la clef de la salle (sans oser dire le motif !) pendant le temps de pause et me suis enfermée discrètement 10 min pour tirer (avec le petit électric, en espérant que le bruit ne s’entende pas trop).

(Suite à cela, j’ai acheté un TL manuel, pour ces occasions-là !)

Au bout de quelques mois, je ne tirais plus qu’une fois par jour, Pitchounette a commencé à manger autre chose (plutôt vers 10 mois que vers 6).

Résultat : aujourd’hui, ma fille a 15 mois. J’ai rendu le tire-lait à la pharmacie après 12 mois de bons et loyaux services. Depuis une semaine Pitchounette ne veut même plus boire de lait chez la nounou (elle boit au verre depuis 1 mois). Elle se rattrape quand j’arrive (et la nuit !).

Je pense que l’allaitement va durer encore longtemps car elle a l’air d’adorer cela, et mois cela ne me gêne pas du tout, c’est tellement facile : elle tète, elle a du lait, elle ne tète pas, je n’ai pas mal aux seins.

  • Quelles ont été vos principales difficultés ?

Savoir que ma fille pleurait chez la nounou (mais ce n’était pas qu’une histoire de lait).
La motivation pour tirer quand le planning est chargé. (Mais mine de rien, j’ai tenu 1 an !).

  • Quels ont été vos meilleurs moments ?

Les tétées de retrouvailles !
La simplicité lors de balades, voyages

  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Que leur choix soit vraiment un choix éclairé et pas une solution par défaut. Pour cela, il faut s’IN-FOR-MER ! On n’en est que plus forte quand on a choisit en connaissance de cause.

D’essayer quand même de tirer leur lait, même si elles donnent du lait artificiel en complément, pour entretenir la lactation.

De bien se renseigner à leur travail pour connaitre les conditions de tirage/d’absence pour allaiter leur bébé.

  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Ma première expérience m’a déjà bien aidée !
S’il y a un troisième ? hummm Je continuerais à allaiter le plus longtemps possible !
Dans l’idéal, je prendrais un congé jusqu’aux six mois (voire plus) de bébé pour pouvoir allaiter exclusivement sans tire-lait

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