allaitement et travailQuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

Au départ, j’étais peu renseignée sur l’allaitement. Je savais vaguement ce qu’avait fait ma sÅ“ur : elle avait un tire-lait manuel, congelait son lait et avait eu son lot de remarques désagréables de ses collègues.

Je devais reprendre le travail le jour du 5ème « mésiversaire » de mon fils. Je m’étais dit que si ça se passait bien, si j’avais « toujours du lait », j’essaierai de continuer en reprenant le travail quitte à me « frotter » aux remarques des collègues et de la hiérarchie.
Le début de l’allaitement a été très pénible pour moi, jusqu’au 3 mois de mon fils. Alors, il est devenu évident pour moi que je n’avais pas souffert 3 mois pour n’avoir que 2 mois agréables. Et tout ce que je lisais sur l’allaitement (recommandations de l’OMS, etc…) me confortait dans mon choix.

Comment vous êtes-vous organisée ?

J’ai essayé le tire-lait manuel Avent un peu plus d’un mois avant la reprise. ça marchait bien mais mes lectures me portaient à croire qu’un électrique double-pompage serait plus rapide et plus efficace. J’ai donc loué l’affreux Kitett de ma pharmacie sans la bonne taille de téterelle… Puis un calypso de chez Ardo, puis le Selecta d’Ardo. Pour conclure que tous étaient plus désagréables que le manuel, me prenaient autant de temps pour aucun gain de productivité.

J’ai repris le travail avec 10 petits pots de 100ml environ, ce qui correspondait à ses premiers biberons.
Cette réserve a fondue très vite car la reprise du travail a coïncidé avec mon retour de couche et une grosse chute de productivité.

J’ai donc été rapidement confronté au flux tendu et les tentatives de reconstitution de stock les week-end.
J’ai maintenant repris depuis plus de 2 mois et mon travail m’amène à me déplacer pour la journée complète plusieurs fois par semaine en dehors du bureau. Je ne vais jamais dans les même endroits ni avec les même personnes. Eh bien, je dois dire que jusqu’à maintenant j’ai été bien reçue partout. Bien sûr, j’ai rarement d’autre choix que les toilettes ou ma voiture pour être tranquille. Mais je n’ai eu aucune remarque négative, ni regard désapprobateur (même quand je dis l’âge de mon garçon).
Quant aux collègues et supérieurs hiérarchiques, ils sont souvent intrigués, certains s’essaient à l’humour mais je sens bien que c’est par curiosité. Là aussi, aucun retour négatif. Quand j’en ai parlé à mon directeur, il m’a dit « oui, oui, vous avez le droit à deux fois une demi-heure, j’avais une ancienne collègue qui le faisait. Vois avec l’agent d’entretien quel endroit serait le mieux pour vous. » Je partage donc avec une collègue qui allaite aussi une pièce qui était sous-utilisée sur la porte de laquelle il a rajouté un verrou. L’agent d’entretien nous a même dit que si on lui apportait un rideau, il le fixerait à la fenêtre.

Quelles ont été vos principales difficultés ?

Trouver le bon tire-lait (en fait je l’avais dès le départ mais j’espérais mieux).
Renverser un biberon en faisant un transfert (j’en ai pleuré).
La fatigue après chaque tirage (mon garçon tète 2 à 3 fois par nuit et je suis… j’étais une grosse dormeuse).
Surmonter la gêne de quitter momentanément une réunion parce que j’ai l’impression que mes seins vont exploser et surtout que mon fils n’aura pas assez de lait le lendemain.
Voir le stock du congélateur diminuer parce que c’est la semaine de règles et anticiper sur la fatigue du week-end à suivre pour reconstituer le stock.

Quels ont été vos meilleurs moments ?

Le bonheur de continuer aujourd’hui encore un allaitement qui avait mal débuté.
L’assurance de donner à mon enfant exactement ce qu’il lui faut (on a découvert après quelques tentatives que son estomac rejetait violemment le lait en poudre).

Avoir la conscience tranquille quand je passe 2 fois une demi-heure sur mon temps de travail à ne penser qu’à mon fils.
Être tout à fait tranquille quand je me déplace avec mon enfant car à tout moment, j’ai ce qu’il lui faut, à la bonne température.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Surtout ne pas se mettre de pression, ni dans un sens ni dans l’autre. Ne pas se laisser convaincre qu’il FAUT faire ceci ou cela. Se laisser le temps d’expérimenter ce qui nous convient le mieux. Lire tout ce qu’on peut sur l’allaitement (sur des blogs comme celui-ci par exemple) pour pouvoir argumenter sereinement face aux questions (idiotes forcément mais qu’on aurait posées nous-même avant de se renseigner) que l’entourage pose.

Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Bien sûr je continuerais d’allaiter mais je ne chercherais pas à tout prix à trouver un « meilleur » tire-lait.

Je me dis aussi que j’aurais dû faire plus de réserve quand j’étais encore à la maison et que je débordais de lait. Mais la constitution de mon lait n’était-elle pas différente quand mon garçon n’avait que 3 mois ? et n’est-elle pas maintenant exactement ce qu’il lui faut ?

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