allaitement et travailQuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ?

J’ai repris le travail alors que mon fils avait 4 mois. L’allaitement s’était bien passé jusque-là . J’ai choisi d’essayer de continuer l’allaitement.

Pourquoi ?

Deux mamans de mon entourage avaient continué l’allaitement grâce aux tire-lait et m’en avaient parlé comme quelque-chose de simple. Un voyage en Asie était également en prévision (mon fils aurait alors 9 mois), l’allaitement en voyage me paraissait plus simple que les biberons (surtout en ce qui concerne le nettoyage).

Comment vous êtes-vous organisée ?

3 semaines avant de reprendre le travail, j’ai fait pas mal de stock de lait au tire-lait électrique (Ardo). Mon mari a donné plusieurs biberons de lait maternel avant ma reprise pour habituer notre fils au biberon (sans grand succès). Lorsque j’ai repris le travail, mon fils, qui était gardé chez nous, a refusé tous les biberons qu’on lui proposait. Je rentrais déjeuner le midi, je pouvais donc l’allaiter à la mi-journée et notre enfant est passé de 6 tétées par jour à 4 en une semaine. J’ai donc arrêté de tirer mon lait puisque je pouvais l’allaiter 4 fois par jour.

Lorsque mon fils a eu 7 mois, il a commencé à aller chez la nourrice toute la journée. Une semaine avant l’adaptation, nous avons reproposé des biberons qu’il a pris sans difficulté. Cette fois-ci, il acceptait les biberons en milieu de journée. J’ai donc recommencé à tirer mon lait. Après quelques semaines, j’ai fini par trouver le bon rythme : tire-lait électrique le matin à la maison, tire-lait manuel (Avent) le midi au travail. Je me déplace en vélo, et je suis déjà bien chargée (mon fils en porte-bébé, son sac à langer sur mon dos, mon sac à main sur le porte bagage). Le tire-lait manuel tient dans mon sac, il est moins encombrant que le tire-lait électrique et la productivité n’en n’est pas beaucoup moindre (60 ml en 10 minutes à peu près).

Je tire mon lait pendant ma pause déjeuner dans mon bureau qui ferme à clé. Je peux conserver mon lait dans le frigo de mon travail. Pour ne pas laver mon tire-lait devant mes collègues, je le maintiens au frigo l’après-midi dans un sac congélation que je laisse dans le frigo, dans une trousse opaque à l’abri des regards indiscrets. Je le lave à la maison le soir.

Quelles ont été vos principales difficultés ?

La première semaine de reprise du travail a été difficile car mon fils refusait tous les biberons et il a beaucoup pleuré. Cela n’a duré que quelques jours car avant la fin de la semaine, il a trouvé son pouce et a pris le rythme de 4 repas par jours.

Mon tire-lait électrique est tombé en panne. Le temps que l’association auprès de laquelle je le louais (Grandir Nature) m’en envoie un autre, j’ai eu peur de manquer de lait (j’en avais pourtant un bon stock au congélateur). J’ai acheté du lait en poudre au cas où (pour me rassurer), mais je n’ai pas eu besoin d’en donner. Le tire-lait manuel (acheté à ce moment-là ) a bien remplacé le tire-lait électrique.

Il m’a fallu un peu de temps pour comprendre que le tire-lait électrique pouvait être remplacé le midi par le tire-lait manuel. J’ai trouvé contraignant pour moi de transporter le tire-lait électrique à vélo. Je me suis forcée à le faire plusieurs semaines car je voulais maintenir l’allaitement jusqu’à notre voyage en Asie. La solution légère du tire-lait manuel me fait envisager de continuer à tirer mon lait le midi après notre voyage, alors que je commençais à avoir envie d’arrêter après notre retour d’Asie.

Quels ont été vos meilleurs moments ?

La tétée du matin et du soir sont de très bons moments, je suis très contente de pouvoir les vivre avec mon bébé qui a maintenant près de 9 mois.

Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Tirer son lait, c’est possible. Il y a quelques contraintes, c’est certain (laver le tire-lait, le transporter), mais chacun (bébé et parents) trouve rapidement son rythme et les solutions aux petits tracas (tire-lait trop lourd, panne) finissent par arriver si on se laisse un peu de temps, de disponibilité et de souplesse pour s’adapter.

Il faut à mon avis aussi être en paix avec soi-même par rapport au choix qu’on a fait (quel qu’il soit) car tirer son lait au travail, cela provoque forcément des réactions (« ton bébé n’a pas assez avec ton lait, il doit avoir faim », « il faut couper le cordon »). Le fait d’avoir un entourage (pédiatre, famille, sage-femme, amis, et, évidemment, conjoint) qui nous soutient (sans nous pousser !!!) est à mon avis très important dans la réussite de la poursuite de l’allaitement.

Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Pour un deuxième bébé, je serai évidemment prête à refaire le même choix. J’essaierai peut-être de mieux habituer mon bébé au biberon car la semaine de transition a sans doute été un peu violente (pour lui).

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