allaitement et travail

  • Quel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail : sevrage ou poursuite de l’allaitement ? Pourquoi ?

J’ai choisi de poursuivre l’allaitement, c’était une évidence pour moi après les difficultés de mise en route de l’allaitement, heureusement surmontées avec l’aide de Véronique que j’ai vue plusieurs fois. Bébé né en avance sans force pour téter et qui s’endormait dès que je le mettais au sein, tire allaitement pendant presque 1 mois et demi avec les quantités tirées qui diminuaient, puis bébé qui serre trop les gencives et qui fait mal à maman. Après avoir passé tout cela, je ne me voyais pas arrêter et lui donner du lait en poudre.

  • Comment vous êtes-vous organisée ?

Nous avons trouvé une assistante maternelle agréée ouverte concernant l’allaitement, elle-même ayant allaité ses 4 enfants. Elle a été très surprise de savoir qu’on pouvait congeler le lait maternel, mais a accepté tout de suite d’en prendre dans son congélateur, ce qui m’a tout de suite rassurée car je savais qu’il y aurait toujours de quoi le nourrir si le lait frais fourni le matin ne suffisait pas. La nounou a donc en réserve 2 sachets de 150 ml et un sac de glaçons de 15 ml pour les petites faims.

J’utilise le tire lait manuel Medela Harmony (en continuité du Symphony loué les premiers mois, comme j’avais investi dans des téterelles à ma taille). Je tire entre 80 et 150 ml par sein quand c’est plein en moins de 10 minutes, il me convient très bien : silencieux, petit, léger. Je me disais que je passerais à un double pompage si ça ne suffisait plus. Je prends une boite hermétique (avec les ailettes) pour stocker mon tire-lait au frigo la journée (au lieu de sachets ziploc) que je lave tous les soirs.

Quand je sens que le lait a du mal à venir je compresse le sein avec la main qui tient la téterelle, ça repart bien en général.

La première semaine je rentrais tirer mon lait à la maison à la pause déjeuner (10 min à pied de mon travail), je tirais le sein non tété le matin ou les 2 si bébé dormait encore, puis les 2 le midi. Ca roulait, je tirais ce qu’il fallait pour remplir les biberons. Puis j’ai été en formation toute la semaine avec 2 heures de trajet en plus. J’avais appelé la semaine d’avant l’organisme de formation et ils m’ont gentiment mis à disposition une salle et leur réfrigérateur. Pour le transport, impossible de trouver un pain de glace en cette saison et en une semaine… Commander sur internet je l’aurais reçu trop tard. C’était donc système D : sac isotherme et bouteille de 50 cl d’eau glacée. Ca a marché j’ai tenu toute la semaine comme ça. Maintenant j’emmène mon tire-lait au boulot (toujours avec mon sac isotherme et la bouteille d’eau glacée), je tire à 11h30 et à 15h.

J’ai de la chance d’avoir un responsable papa de 2 enfants qui soutient complètement les mamans allaitantes. Il me permet d’utiliser une salle de réunion attenante. J’ai la clé de la salle et j’y vais quand j’en ai besoin, je m’y enferme et tire tranquillement en écoutant de la musique. Il me permet également de m’éclipser des réunions pour « faire ce que j’ai à faire », que c’est plus important pour le moment et que je m’occuperai du travail après.

  • Quelles ont été vos principales difficultés ?

Après les premiers mois difficiles, la première semaine de garde complète a été très angoissante pour moi. Mon fils ne buvait « que » 2 biberons de 80 ml chez la nounou sur 9 heures de garde et ne voulait plus téter le soir. Il ne faisait que dormir, et a même recommencé à faire ses nuits cette semaine là . J’étais vraiment inquiète, je pensais qu’il ne voulait plus téter. En plus de ça, il avait perdu du poids à la visite mensuelle chez le pédiatre, lui qui m’avait habituée à prendre quasiment 1 kg par mois, j’ai vraiment eu peur qu’il ne boive pas assez. Avec le recul je me dis que dormir beaucoup était sa manière à lui de s’adapter à tous ces chamboulements dans sa vie, le fait d’être avec quelqu’un d’autre que maman, les biberons, s’endormir autrement qu’au sein.
Puis il a repris appétit et s’est remis à téter une à deux fois la nuit. Maintenant on a retrouvé un rythme plus régulier : 2 tétées le matin, 2 biberons de 150 ml + 1 variable (80 à 120ml) pour le goûter, 2 tétées le soir. Il finit rarement le bib du gouter, comme s’il savait que maman allait bientôt venir le chercher 🙂 et redort la nuit jusqu’à 5-6h du matin.

Suite à la semaine de formation (et sans doute le stress de la semaine de reprise et la fatigue) j’ai senti une baisse de lait, je n’arrivais plus à tirer assez le midi. Comme je rentrais plus tard le soir, je ratais la tétée (papa donnait le bib à la place). Je tirais quand même mon lait en rentrant mais ça ne donnait plus grand chose. En plus, mon fils réclamait à téter 2 fois le matin donc je ne tirais plus rien le matin, et la nounou me disait qu’il fallait remplir les biberons… Mon stock de lait au congélateur m’a été bien utile. J’ai ajouté un tirage l’après-midi, commencé une cure de fenugrec (en gélules 4g par 24 heures). Ca fait une semaine et je sens que ça revient je tire largement ce qu’il faut.

  • Quels ont été vos meilleurs moments ?

La tétée de retrouvailles quand je vais le chercher le soir ! Avant je m’occupais pendant les tétées (bouquin, téléphone), maintenant je savoure le moment et regarde mon fils, lui prends la main, lui caresse les cheveux.

J’aime aussi les tétées dodo, devenues rares maintenant qu’il s’endort seul dans son lit avec sa berceuse.

  • Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Lire vos livres et votre blog pour prendre le maximum d’informations avant de décider. Les témoignages des mamans m’ont bien inspirée aussi, il y a pleins de bonnes idées et d’astuces pour s’organiser avant la reprise.

Ne pas culpabiliser car on n’a pas toutes la chance de pouvoir tirer son lait confortablement au travail, l’allaitement mixte est aussi un moyen de poursuivre. C’est ce que j’envisage si je n’arrive plus à tirer assez la journée.

Echanger avec d’autres mamans allaitantes ou pas c’est super important de se soutenir et se rassurer.

Témoigner après car ça aidera d’autres mamans qui doutent.

  • Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Oui sans hésiter. Je suis consciente que j’ai vraiment de la chance d’être soutenue tant au travail qu’à la maison.

Je pense que je prendrais un congé parental s’il y a un 2ème bébé, pour allaiter tranquillement au moins jusqu’à ses 6 mois.

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