travail et allaitementQuel choix avez-vous fait au moment de la reprise du travail ?

Le choix était vite fait. Ne voyant pas l’intérêt de sevrer, l’allaitement s’imposait ! Je ne me sentais pas prête a couper ces moments magiques, apaisants et câlins. En plus, j’ai la chance d’avoir une pédiatre pro-allaitement” qui m’a encouragée dans cette voie.

Je ne sais pas comment cela se passe en France, mais en Suisse, nous avons la possibilité d’allaiter sur notre temps de travail jusqu’au premier anniversaire de notre bout de chou. Ce temps d’allaitement est de 30 minutes le matin, et 30 minutes l’après-midi. Un peu court si bébé n’est pas juste à côté du bureau, mais ça a le mérite d’exister, et ça aide beaucoup !

Comment vous êtes-vous organisée ?

Assez facilement en fait. Dès le début de l’allaitement, je savais que je continuerais en reprenant le travail. Mon objectif était d’allaiter 6 mois au minimum… le temps de passer à la diversification. Dès les 1 mois de ma fille, j’ai sorti le tire-lait après chaque tétée et commencé les réserves. La nuit, je rajoutais une tétée artificielle. Très rapidement, mon congel (acheté pour l’occasion) a été rempli de lait maternel congelé. A la reprise du travail, j’avais une quarantaine de sachets d’avance.

Au travail, je prenais le temps de pause alloué par la loi, et je m’enfermais dans les toilettes afin de tirer mon lait. Je donnais ensuite les sachets de lait à la nounou afin qu’elle puisse faire des biberons de lait maternel pendant mon absence. Elle avait aussi toujours 1 ou 2 sachets de congelé en cas de demande supplémentaire. Pendant ma pause de midi, j’allais allaiter en direct” chez la nounou. J’ai pu faire ça jusqu’aux 6 mois de ma fille (objectif atteint, 6 mois d’allaitement exclusif). Ensuite je suis passée en lactation auto, et je n’ai plus réussi a tirer une seule goutte au tire-lait [la lactation automatique n’existe pas, ndlr]. Heureusement j’avais assez de lait maternel au congel ! Elle n’a bu aucun autre lait jusque son premier anniversaire. La journée elle se régulait. La nuit ou pendant mes congés, c’était allaitement à la demande. Au final, mon allaitement aura duré 14 mois, puis ma fille a décidé de se sevrer (j’étais enceinte de 1,5 mois).

Quelles ont été vos principales difficultés ?

Le biberon ! Ma fille a commencé à être gardée a 4,5 mois, mais n’a accepté le biberon que vers 5,5 mois… et encore, que avec sa nounou ! Elle a du se rendre compte que mieux valait boire avec ça que d’avoir faim. Du coup, j’ai fait de nombreux aller-retour entre mon boulot et la nounou… heureusement pas trop éloignés (environ 10 minutes en voiture), et heureusement encore, ma fille tétait vite ! Du coup en collant le temps de pause au temps d’allaitement, j’arrivais a aller la nourrir directement. Mais quelle période stressante quand j’y repense !

Autre difficulté… les montées de lait ! Je travaille dans les soins, et avoir les seins durs comme du bois, qui font mal et qui coulent en travaillant, c’est tout sauf confortable. Parfois j’aurais pu en pleurer tellement ça faisait mal.

Quels ont été vos meilleurs moments ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, mes meilleurs moments étaient ceux où je devais retourner chez la nounou pour nourrir ma fille… oui c’était la course, oui c’était stressant… mais ces petits moments volés” dans la journée, plein de câlins et d’amour me faisaient du bien ! Ils coupaient la longue journée sans voir ma puce (et je ne suis pas à plaindre, je ne travaille qu’à 60%).

Qu’est-ce que vous souhaiteriez dire aux mamans qui doivent faire un choix dans les semaines à venir ?

Ecoutez votre coeur et votre instinct ! Vous entendrez plein d’avis contraires, pour ou contre l’allaitement… plein de gens vous diront que c’est trop fatiguant, trop difficile… expérience faite, je suis contente de ne pas avoir écouté ces conseils”. Ce qui est fatiguant, ce n’est pas d’allaiter, c’est de se lever le matin pour aller bosser, c’est de se lever la nuit pour préparer un biberon en entendant son bébé hurler… l’allaitement, au contraire, c’est facile… bébé vient nous rejoindre dans le lit, on peut se rendormir pendant qu’il mange. Bref, les seuls à savoir s’il faut continuer ou pas cet allaitement, c’est vous et votre bébé. Un sevrage mal vécu et contraint est bien plus dur à vivre que d’allaiter en travaillant.

Ce serait à refaire, vous referiez le même choix ? Que changeriez-vous ?

Sans hésiter une seule seconde ! d’ailleurs, ce sera refait dans quelques mois… bon, cette fois, j’ai la chance d’avoir pu prendre un congé sans solde, et resterai 8 mois auprès de mon bébé. Mais pour la reprise du travail, il y aura des réserves de lait maternel au congel, afin de ne rien donner d’autre avant 1 année.

La seule chose que je changerai, ce sera le biberon… Je ferai en sorte que bébé connaisse cet étrange objet avant de le confier. Ce sera tout de même plus facile !

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